Deuxième jour de festival, nous entamons la journée avec The Devil's Candy à l'espace Lac. Le film raconte une histoire de démon sur fond de musique métal. Le "méchant" est un gros monsieur tristounet un peu faible d'esprit qui joue de la guitare électrique pour faire taire les voix dans sa tête. Parfois, il ne peut pas jouer de guitare et le voilà obligé de tuer des petits enfants pour les offrir au diable. Il s'attaque à la famille de gentils metaleux qui viennent de s'installer dans son ancienne maison  (remarque : acheter une nouvelle maison au début d'un film d'horreur, c'est toujours une mauvaise idée). Le scénario n'est pas d'une originalité folle, mais le film a un bon rythme avec des personnages intéressants et un récit sympa. Il n'est pas aussi déjanté que le précédent du réalisateur The Loved Ones mais reste un des meilleurs de la sélection.

Notre second film est un documentaire hors compétition Lost Soul. Il raconte les déboires du réalisateur Richard Stanley sur son adaptation de l'Ile du Docteur Moreau. Le film a bien vu le jour  mais très loin du projet initial et surtout, réalisé par quelqu'un d'autre... On sent encore la douleur dans le récit de Stanley à qui cette histoire a plus ou moins coûté sa carrière. C'est lui qui vient présenter le film avant la projection : une façon de tourner la page ? Le documentaire nous montre les différentes étapes qui ont mené au désastre : inadéquation entre une grosse production hollywoodienne et un jeune réalisateur atypique, catastrophes naturelles, mauvais choix stratégiques. Après le limogeage de Stanley, le tournage continue sous la direction d'un réalisateur de dernière minute bien peu intéressé par le projet. Les choix artistiques sont dictés par les lubies d'acteurs imbus d'eux mêmes (Marlon Brando et  Val Kilmer) le tout sur fond de beuverie et drogue. En tout cas, en documentaire, ça donne une histoire très amusante qui plonge petit à petit dans l'absurde, en adéquation avec le projet de film initial. On sort assez curieux de ce film : qu'est-ce qui a bien pu émerger de ce chaos ?

La journée continue avec le prochain film en compétition : February. Il n'aura pas le prix du public qu'il a sans doute plus ennuyé qu'autre chose. C'est le cas de Seb qui lui a trouvé très peu d'intérêt. Je lui reconnais des défauts, sa grande lenteur, son manque de "quelque chose" mais j'ai tout de même été séduite par son atmosphère : des jeunes filles seules dans un pensionnat au coeur de l'hiver, plans longs et poétiques.

Dans le film suivant, le britannique Howl, ça bouge plus. On est dans un train au coeur de la nuit et les passagers se font attaquer par un loup garou. Sanglant et bien rythmé et il aurait pu être bien si les personnages n'avaient pas étés tous des véritables clichés. Dommage, il avait un certain potentiel délirant mais reste assez gentiment dans la norme.

On termine par le premier film de la "nuit animation" : le japonais Harmony. Bon, il est 22h et je commence à fatiguer ce qui joue sur ma patience. Tout ça me semble bien long et bien bavard. Les images ne me séduisent pas vraiment et l'histoire est assez mièvre. Surtout, les personnages parlent sans discontinuer. C'est de la science fiction : l'intérêt pour moi est de pouvoir découvrir l'univers à travers les personnages, comprendre petit à petit le monde que l'on me raconte, ses limites, défauts, son histoire. Pas de ça ici : on nous explique tout de A à Z comme si on lisait une page wikipedia. C'est la même chose pour les pensées de l'héroïne, son passé douloureux, son ressenti : aucun mystère, ça nous est exposé comme le reste. Par ailleurs, c'est en japonais : mes yeux ont envie de se fermer ou au moins de se détourner une minute de l'écran jusqu'à ce que je me souvienne que je comprends pas la langue et que je dois lire tous les sous-titres. Je suis sans doute un peu méchante mais je dois dire que j'ai été soulagée d'en voir la fin et de pouvoir enfin aller dormir.