Nous quittons Kampala le lundi matin. Nous voyageons avec un petit 4x4 loué par la compagnie RoadTripUganda qui nous est livré devant la guesthouse. Le chauffeur a l'air très compétent, il nous donne beaucoup de conseils. C'est lui qui nous conduit hors de la ville, à travers la circulation chaotique du centre. Puis nous voilà, sur le bord d'une route sur laquelle roulent encore beaucoup de bodas bodas, de minibus, etc. C'est là qu'il nous quitte et que nous prenons les commandes, prêts à commencer notre voyage en solo à travers l'Ouganda.

Seb, qui conduit, est un peu impressionné au début, mais on se lance tant bien que mal sur la route. Plus nous avançons, plus la circulation se calme. Nous traversons les banlieues de Kampala : des quartiers faits de petites cabanes, parfois entourées de jolies jardins potagers. Beaucoup de gens marchent au bord de la route, ici une famille en habits de fête, là deux enfants ou une femme portant son paquet sur la tête. Après quelques kilomètres, nous voilà véritablement hors de la ville. Il n'y a plus de motos, et presque plus de circulation : quelques camions crachotant et, régulièrement, des minibus intrépides.

La route vers Fort Portal est de bonne qualité : goudronnée, sans trous ni bosses. Nous pouvons rouler facilement à 80km/h, grimpant et descendant le long des collines verdoyantes. Autour de nous, une agriculture variée, faîte de petites exploitations : bananeraies, maïs, thé, canne à sucre, papyrus (avec leurs têtes en pompon). De temps en temps, nous passons dans un village. On trouve alors de gros ralentisseurs et une population plus dense. Le long de la route, sont installées des bâtisses en béton qui s'ouvrent chacune sur leur façade en deux ou trois petits box commerciaux. Si les villages peuvent paraître pauvres à notre regard européen, ils ne sont pas miséreux. L'activité commerciale tourne à plein régime, chacun semble vendre, acheter ou transporter des marchandises. Le tourisme n'est visiblement pas au centre des préoccupations. Notre 4x4 passe dans une relative indifférence, sauf de la part des enfants qui adorent nous faire des grands gestes de salutations. A mi-chemin de notre destination, nous faisons étape dans une ville un peu plus grande que les autres : où manger ? Où arrêter la voiture ? Finalement, nous trouvons un hôtel qui fait aussi restaurant avec un parking surveillé. Là une jeune femme légèrement vaporeuse nous sert un très bon plat de riz en sauce.

Sur la seconde partie, la route se fait longue. Fort Portal n'est pas si loin de Kampala, trois ou quatre heures peut-être, mais nous sommes fatigués et avons envie d'arriver. Nous traversons d'immenses plantations de thé. Les petits buissons ne dépassent pas un mètre et brillent d'un vert éclatant sous le soleil. Parfois, on y voit s’affairer les cueilleurs avec leurs grands sacs sur le dos. Nous traversons aussi des forêts assez denses. L'une d'elle est faite de conifères : d'un seul coup, on se croirait dans les alpes. Dans une autre, on trouve au milieu de la routes plusieurs gros singes (après vérification, ce sont des babouins) qui nous regardent d'un œil paresseux... La route est calme mais sur le bord, beaucoup d'activité. Déjà, il y a les animaux : les chèvres surtout, attachées à leur piquet, se tordant le cou pour attraper les bosquet, et puis les vaches parfois. Enfin, on voit de nombreux piétons. Les gens ici n'ont pas tous accès à un moyen de transport et semblent beaucoup marcher. On en trouve parfois très loin des village, avançant d'un pas résolu. Vers 17h, les enfants sortent de l'école. Très jeunes, ils avancent le long de la route dans leurs petits uniformes mais parfois pieds nus. Ils sont toujours très heureux de voir la voiture et nous font de grands saluts.

Enfin, nous voilà à Fort Portal. Nous choisissons un petit hôtel un peu en dehors de la ville. On nous donne une grande chambre carrelée dont le lit confortable est entouré d'une élégante moustiquaire. Nous dînons dans la cour fleurie qui donne sur la petite piscine (nous n'en profiterons même pas, la nuit est en train de tomber et il fait un peu frais). Nous sommes les seuls touristes à dîner et avons une armée de serveurs... Pour l'instant, pas trop d'aventures d'un coup, on reste dans un luxe confortable. Demain, on partira à l'assaut des routes de terre et des de petits chemins.