World Books Challenge : Israël, Vie et mort en quatre rimes

Pour découvrir la littérature israélienne, j'ai choisi Amos Oz et son roman Vie et mort en quatre rimes.

On est tout de suite séduit par l'écriture légère mais non superficielle de l'écrivain. Il se confond ici avec son personnage et, sans pour autant écrire à la première personne, brouille les pistes du lecteur. Ce n'est d'ailleurs pas vraiment un roman mais une œuvre hybride : écrire sur l'écriture ?

Je n'apprécie pas toujours ce style qui parfois se regarde un peu trop le nombril mais ici, l'œuvre reste pleine de vie et d'originalité. C'est une œuvre sur les personnages : l'auteur rencontre des gens puis imagine ce qu'est leur vie. Il crée son histoire au fil de la réalité qu'il crée. Petit à petit, l'imagination et la réalité se confondent, on ne sait plus ce qui est imaginé et ce qui est vécu. cette impression trouble, le fourmillement de personnages, le monde qui se crée sous la plume de l'auteur, voilà ce qui m'a plu dans ce livre.

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Challenge Adpatations : La classe de neige

Je reviens au challenge de Happy Few avec, à nouveau, un roman d'Emmanuel Carrère. Il faut dire que j'apprécie beaucoup cet auteur et que beaucoup de ses livres ont été adaptés au cinéma.

La Classe de neige a longtemps fait partie à la fois des livres et des films qui manquaient cruellement à ma collection. J'ai acheté le roman d'occasion il y a peu de temps et à peine terminé, je me suis procuré le film pour voir l'adaptation !

Le roman fut à la hauteur de mes espérances. On y retrouve l'écriture tourmentée de Carrère qui sait donner vie au petit garçon que l'on suit. On est loin des clichés de l'enfance ou de la caricature. On ressent ses désirs, ses peurs, ses angoisses. L'univers de la classe de neige est très bien rendu, à la fois gai et inquiétant. De plus en plus inquiétant au fur et à mesure que l'intrigue avance. Et toujours, la présence du père, dominatrice et effrayante.

J'ai donc vu le film très peu de temps après ma lecture. Claude Miller a respecté presque à la lettre le roman de Carrère. Je me demandais comment les fantasmes et angoisses du jeune garçon seraient transmises à l'écran. Le réalisateur a su trouver une façon juste de les mettre en image sans que ça sonne faux ou déplacé. Les scènes de rêves sont particulièrement bien faites, elles semblent donner de la résonance au texte lui même. Tout le film est baigné d'une musique grinçante, presque désagréable, qui, dès le départ, instaure l'ambiance angoissante du roman en contraste avec l'image pourtant innocente d'enfants en vacances. Le personnage du père fut assez différent de ce que j'imaginais. Je voyais quelqu'un de plus froid et dur alors qu'il semble presque mielleux. Mais son ambiguïté est glaçante et l'angoisse qu'il fait naître chez son fils est palpable.

Les deux œuvres sont si proches (et je les ai lue et vue à si peu d'intervalle) que, dans ma mémoire, elle se fusionneront sans doute. Il me restera un souvenir global de cette intrigue racontée deux fois avec beaucoup de talent.

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Le fils des brûlés de Laurent Brard

Nouveau partenariat Livraddict, cette fois avec les éditions Plon que je remercie.

Je découvre ici un nouvel auteur français se lançant dans le thriller, Laurent Brard. Malheureusement, je n'ai pas été entièrement convaincue par son roman. L'histoire elle même est assez intéressante et on la lit facilement. Mais j'ai trouvé que l'écriture laissait à désirer. L'auteur tombe trop facilement dans le cliché et n'arrive pas à nous faire réellement ressentir son récit. Les personnages, leurs émotions, leurs actions, sont décrits mais tout reste assez superficiel. On comprend évidemment la situation du personnage principal : un homme brisé par une histoire ancienne de jeune fille tuée qui s'y trouve replongé au moment où il pensait pouvoir tourner la page. Mais on ne fait que la comprendre intellectuellement sans vraiment ressentir son malaise, sans apprendre à le connaitre vraiment. Pour nous, il reste quelqu'un d'assez banal comme la majorité des autres personnages : des figures en carton dont on voit les contours mais qui restent plates.

Seul un personnage sort du lot, c'est le jeune garçon Antoine dont l'histoire croise celle du héros. Les chapitres écrits de son point de vue ont beaucoup plus de force.  On y ressent la douleur, la folie et le non dit. Sans doute car l'auteur souhaitant ménager notre curiosité et nous laisser le meilleur pour la fin ne fait que nous laisser supposer sans nous exposer toute la vérité. Ce non dit manque cruellement au reste du roman, beaucoup trop descriptif et explicatif. Seule la clé de l'histoire est gardée secrète, le reste nous est livré beaucoup trop facilement.

Enfin, l'intrigue est tout de même assez intéressante pour nous donner l'envie de lire jusqu'au bout. Mais ce n'est pas un livre qui laissera beaucoup de souvenirs, il ne hantera pas vos nuits !

Je remercie tout de même livraddict et les éditions Plon pour m'avoir permis de participer à ce partenariat. Si vous voulez découvrir l'avis des autres lecteurs, vous pouvez consulter la page Bibliomania du livre.

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