Mercredi 4 août

Nous quittons assez tôt la famille le mardi car nous avons de la route à faire. Nous roulons entourés du blé sauvage qui ondule sous le vent parsemé de chardons bleus. Cependant, nous sommes maintenant sur le retour et rejoignons la route asphaltée que nous avons déjà prise à l'aller. Au bout de deux heures environ, nous nous retrouvons à Khogno Khan où nous faisons une rapide pause. La famille vit près de la route ce qui nous permet de nous arrêter à leur yourte. Les deux jeunes parents sont là ainsi que le petit diable Tserentogtoch et la jeune Enhjmaa. Monhbat travaille sans doute, il sera très déçu de nous avoir loupé car le père dit qu'il parle beaucoup de nous...

La route avance sans fin au milieu de la plaine. Nous nous arrêtons déjeuner au milieu de nulle part, dans la steppe balayée par le vent. Ce n'est qu'en fin d'après midi que nous quittons la route principale et rejoignons le parc national du Hustai. C'est là que vivent les fameux chevaux sauvages de Przewalski. Nous apprenons dans le petit musée qu'ils ont en fait disparu de la vie sauvage dans les années 60 et ne vivaient plus qu'en captivité. Leur réintroduction dans le parc n'a commencé que dans les années 90 mais a l'air de bien fonctionner. Nous ne pouvons observer les chevaux que près de l'entrée du parc mais ils sont aujourd'hui très sympathiques. En effet, ils viennent paitre sur le flanc de la colline qui borde la route. Nous les voyons très bien, c'est à peine si nous avons besoin de sortir de la camionnette pour les prendre en photo. D'autres animaux vivent dans le parc, comme des lynx, des renards, des cerfs ou des loups. Mais nous ne restons pas assez longtemps pour pouvoir les voir. J'aperçois seulement  une grosse marmotte sauter dans son trou ce qui me réjouit déjà beaucoup. La famille chez qui nous devons loger était censée être installée à la bordure du parc, dans la plaine derrière les montagnes. Mais nous apprenons qu'ils ont déménagé à 30 km d'ici  (30 km de piste, c'est beaucoup !). Nous roulons donc encore un certain temps au milieu des bosses sur des pistes parfois inexistantes avant de les trouver. C'est la femme qui nous accueille avec un bol de lait traditionnel. Sa yourte est très joliment décorée et bien tenue. On sent chez elle le désir d'être une vraie hôtesse et d'avoir un joli petit intérieur. Leur yourte d'hôte est presque une chambre d'hôtel avec de petits lits en bois peint. Il y a un guest book où les précédents invités ont laissé des messages. Les derniers venus sont le couple de français que nous avons croisés déjà plusieurs fois. La femme nous sert des petits beignets et de la crème ainsi que du thé. C'est agréable car le temps s'est bien rafraichi. En effet, à peine arrivés, le ciel nous ai tombé sur la tête. Bien que la journée ait commencé par un grand soleil, temps s'est couvert dans l'après midi et le vent s'est mis à souffler. A présent, la pluie est aussi de la partie et une vraie tempête se déchaine. Nous dînons dans notre yourte où le poêle a été allumé et ne pouvons sortir sans tenir fermement nos imperméables. Après le dîner, nous jouons aux cartes avec Erica et le chauffeur. C'est le même jeu qu'hier mais cette fois nous jouons en équipe. Les stratégies sont un peu difficiles à comprendre mais nous avons fait des équipes équilibrées (Sébastien - Erica / Moi - chauffeur). Erica est impitoyable est elle gagne avec Sébastien. Dehors, la pluie continue de tomber et tombe d'ailleurs toute la nuit. Bien emmitouflés dans nos pulls et sacs de couchages, nous n'avons pas froid et entendons seulement les goûtes sur la yourte. Le lendemain matin, nous prenons le petit déjeuner avec la famille dans leur yourte chauffée par le poêle. Nous dégustons avec avidité les petits beignets à la crème et le thé au lait. Nous n'avons pas le temps de rester longtemps avec la famille, pourtant très sympathique, car il nous faut partir vers Oulan Bator. La petite vient avec nous : c'est une jeune actrice et elle va à la ville pour jouer dans une des petites séries mongoles qui passent à la télé. Elle fait ça depuis deux ans. Elle a été choisie parmi les élèves de son école qui prennent des cours de théâtre. C'est vrai qu'elle est très mignonne. Je trouve aussi que sa mère ressemble à un personnage de série avec son joli visage maquillé et sa robe traditionnelle. Pour nous, c'est la fin de la steppe et un peu la fin du voyage...