Namsan

Le lundi, je me retrouve à nouveau seule et décide d’aller voir Namsan, la grande colline qui domine Séoul. Je descend à la station Myong dong et monte encore un peu (un peu qui semble beaucoup vue la chaleur) pour rejoindre le téléphérique, car c’est le meilleur moyen de monter au sommet de la colline ! Dans la petite cabine, beaucoup de familles dont les enfants s’émerveillent de la vue qui se dégage petit à petit. Le voyage est très court et nous voilà au pied de la grande « tour de Séoul ». Malheureusement, aujourd’hui le temps est lourd et brumeux et il est difficile de prendre des photos où l’on voit quelque chose.

Je me balade dans le joli parc à la recherche d’un endroit d’où je pourrai peindre une vue globale de la ville. Elle s’étend à l’infini de tous les côtés de la colline et parait disparaître dans le brouillard et les montagnes. Finalement, je m’installe debout contre une rambarde dont l’angle et la largeur conviennent exactement. Il est difficile de peindre cette grande mer urbaine d’immeubles et de gratte-ciels mais je cherche surtout à rendre l’impression de brouillard et de couleur qui s’en dégage. La ville happée par les montagnes, les montagnes happées par le ciel. Je suis dans un coin reculé du parc, face au vide et donc dos aux gens, si bien que je suis plutôt discrète : on pourrait croire que je ne fais que regarder le paysage (certes en prenant mon temps).

Peinture vue Séoul Ma peinture terminée, je décide de descendre à pied. Un long escalier entouré de verdure mène au pied de la colline. Il fait une chaleur moite et humide qui petit à petit se transforme en lourdeur presque insoutenable. Au bruit des grillons et des oiseaux et devant la densité de la végétation, on pourrait se croire dans la forêt tropicale, mais nous sommes au milieu d’une gigantesque ville et l’on devine les gratte-ciel derrière les branches des arbres.

Arrivée en bas, je n’ai aucune idée de l’endroit où je suis et dois encore marcher un certain temps pour trouver une station de métro. Lorsque la pluie se décide enfin à tomber, c’est un soulagement !

Petite anecdote du soir : La nourriture coréenne est très bonne mais il est très frustrant de ne rien comprendre ! On finit par choisir a hasard quand on aimerait le faire en connaissance de cause. Lundi soir, nous sommes rentrés dans un restaurant qui s’est avéré être spécialisé dans le poisson (ceux qui me connaissent savent que ce n’est pas pour moi). Je me suis sentie très stupide quand j’ai demandé un plat sans poisson… J’ai finalement pris des nouilles japonaises qui trempaient tout de même dans un bouillon où flottaient des fruits de mers. Ca n’avait pas mauvais goût, donc j’ai réussi à manger mon plat. Cependant, le dégoût des fruits de mer et du poisson doit être tellement ancré en moi que je me suis sentie mal plus tard dans la soirée. J’ai vomi tout mon repas et ai souffert de nausée pendant le reste de la soirée.

Repas français

Mardi, Lois a invité les collègues de Sébastien à venir manger chez elle mais c’est nous qui allons faire la cuisine ! C’est Sébastien qui a eu l’idée de proposer un repas « français ». En fait, il a décidé de faire du Risotto (au moins comme ça, on a l’ingrédient principal !). Ma mission aujourd’hui est de trouver ce qu’il nous manque : en particulier le parmesan !

Lois est censée vivre prêt d’un quartier français et m’a dessiné un plan pour que je trouve le « marché français ». J’ai déjà acheté une partie de ce que je cherchais dans le super marché « orga » prêt de la station de métro (du pain en particulier), mais il me manque toujours le parmesan. Je pars donc à la recherche de ce magasin français. A l’endroit indiqué, je trouve bien une boutique « sommet France », mais ils ne vendent que des meubles ! Je tente tout de même ma chance et les deux jeunes filles à l’intérieur se décarcassent pour me trouver une solution. Elle m’imprime un plan et m’écrivent des trucs en coréen à montrer à un chauffeur de taxi. Une fois dehors, au bout du deuxième essai (je n’ai pas compris pourquoi mais le premier taxi n’a pas voulu), ça a l’air de fonctionner. Après m’avoir beaucoup parler en coréen (il faut garder espoir, un jour je comprendrai !), le chauffeur me dépose devant un grand magasin qui se trouve être juste à côté d’une station de métro que je connais (et qui est très proche de la notre).

Il y a dix étages et les 7 premiers sont réservés au vêtements (et je commence à me demander pourquoi on m’a envoyé ici), le 8eme est dédié à la décoration d’intérieur mais l’espoir renaît au 9eme lorsque j’aperçois une grande boutique de vins. Et, oh miracle, à l’intérieur ils vendent aussi des fromages ! C’est un tout petit stand mais il y a du parmesan, ainsi que du « Camobaireu » et du boursin. Je prends le boursin, même s’il coûte 10 euros… Je laisse de côté les appéricubes qui sont encore plus chers. En redescendant, je craque aussi sur une boite de macarons à un prix raisonnable.

Voilà donc le menu pour ce soir :

Apéritif / entrée : pain au boursin et dés d’emmental (plus du camembert et du bleu que les coréens nous ont apporté, achetés au même magasin que moi) Plat : Risoto aux olives de Sébastien – très apprécié Dessert : Crumble aux nectarines et macaron, digestif au calva (le calva venait de France)

En résumé, un repas très réussi ! Encore de la peinture

Mercredi, je suis retenue à la maison par la fin de mon roman policier. Il faut dire que lire à l’ombre sur le bois humide de la terrasse, une tasse de thé glacé à la main, c’est vraiment le paradis.

Je sors tout de même aux alentours de 15h et prend le métro pour aller visiter un des palais que je n’ai pas encore vu. Ce n’est qu’en arrivant que je me rends compte qu’il faut obligatoirement suivre la visite guidée. Or, j’ai pris mes affaires de peintures et je préfèrerais trouver un joli endroit pour peindre. Je me rabats donc sur un autre palais, plus petit, enfoncé dans un joli parc boisé. Il y a plein de vieux coréens assis par terre qui joue à un jeu de plateau avec des pions noirs et blancs.

Finalement, je me mets sur un banc à côté d’un petit étang et je dessine les vieux assis sur leurs bancs en face de moi. J’attire beaucoup de curieux, tous les vieux du coin s’approchent de moi et regardent mon dessin, commentant en coréen. L’un deux me prends même pour une muette car je ne lui réponds que par des gestes et des sourires. Ils ont l’air de trouver très amusant que je les prenne pour modèle.

Peinture pars En partant, je leur dis au revoir en coréen et ils me saluent en me souriant. Les gens me sourient beaucoup de façon générale et me saluent aussi. Régulièrement, des gens que je croise me lancent un grand « Hello » ou « Hi ». Vraiment, en tant que touriste occidental en Corée (qui plus est ne ressemble pas un GI), vous êtes vraiment une star !