11 films cet été entre juin et août !

Juin : 1 film

Les Moissons du ciel de Terrence Malick

Je ne vais pas au cinéma pendant un mois et quand j'y retourne c'est pour voir un film de 1979 ! Mais il est bien connu que les débuts d'été sont bien légers en sorties intéressantes... Alors autant voir un beau classique. Car oui, c'est un beau film que je découvre ici avec ses magnifiques images de moissons, d'hommes et de machines. On se croirait plongés dans un livre de Steinbeck au milieu de l'Amérique de l'entre deux guerres. Parfois, on est presque dans du cinéma muet devant des plans d'une force surprenante où seuls percent le bruit des flammes et du vent ravageant les champs.

Juillet : 4 films

Splice de Vicenzo Natali

Petit film de science-fiction passé inaperçu (sauf à Gerardmer où nous l'avons loupé), sorti uniquement dans quelques rares salles dont l'UGC Orient Express que l'on connait pour sa programmation hétéroclite. Le réalisateur est celui qui nous avait offert Cube il y a quelques années. On retrouve ici le même esprit tordu et malsain, la même originalité. J'aime l'aspect non conventionnel du film qui n'hésite pas à choquer et ne s'habille pas de pudeurs excessives à l'américaine. J'aime moins les faiblesses du scénario et la fin rocambolesque et un peu ridicule.

Carlos de Olivier Assayas

Je n'ai pas vu la série mais ce film semble en être un bon condensé. Froid et rythmé, on y découvre la vie de Carlos à travers sa gloire et ses contradictions. Le personnage n'est pas du tout vu sous un jour flatteur comme on aurait pu le craindre et la très fine critique des idéalismes et combats "pour la bonne cause" fait mouche.

Tournée de Mathieu Amalric

Un film plein de paillettes et de musique, plein de vie. L'énergie est donnée par la joyeuse troupe de strip-teaseuses dont les répétitions et spectacles ponctuent le film. Ça m'a surtout donné envie d'aller voir leur spectacle qui passera à la ferme du buisson dans un mois !

Tamara Drewe de Stephen Frears

Agréable comédie britannique pleine de mordant. Le personnage de Tamara n'est finalement pas le plus intéressant, mais pour la femme trompée qui tient l'auberge aux écrivains et pour l'ado déjantée amoureuse de la star de rock, le film vaut le coup !

Août : 6 films

Celule 211 de Daniel Monzon

Film espagnol grandement inspiré par les séries et films américains sans pour autant manquer de personnalité. Si les faiblesses du scénario apparaissent après réflexion, on est facilement pris dans l'action, bluffés par le jeu des acteurs et l'excellente réalisation. Il donnera à  tous les coups lieu à un remake américain et le réalisateur risque d'ailleurs fort d'aller faire un tour à Hollywood.

L'Arbre de Julie Bertucelli

Beau film, plein de douceur. On se laisse émouvoir sans surenchère dans le pathétique. A travers les images, la couleur, on est pris par les grands espaces australiens et la nature à la fois envahissante et magnifique. Certes pas le film de l'été mais une très agréable soirée.

Poetry de Lee Chang Dong

Le voilà, le film de l'été ! Il nous arrive de ce réalisateur coréen à qui l'on doit déjà le très beau Pepermint Candy. L'histoire de Poetry peut paraitre sordide et l'on pourrait avoir l'impression qu'il ne se passe rien. Et pourtant, ce film est un poème. L'actrice principale est touchante de vérité, perdue dans ce monde qui lui échappe. On retiendra la beauté des plans sur son visage alors que l'horreur oubliée lui apparait soudain.

Le Bruit des glaçons de Bertrand Blier

Film assez étrange que j'ai eu un peu de mal à aborder. Pourtant, une fois passées les premières minutes et qu'on s'habitue à son style étrange, c'est un vrai bijoux de cynisme et de cruauté. Le crédit en revient surtout à Dupontel qui a su donner à son personnage toute l'acidité nécessaire. Son visage, son corps, sa voix, tout exprime le parasite qui ronge, la mort qui approche.

The Killer inside me de Michael Winterbottom

On ne peut pas dire qu'on aime ce film mais certainement qu'il est excellent. On ne peut pas dire qu'on l'aime car il fait froid dans le dos, il glace d'horreur. La violence est là, dans toute sa force, qui éclate derrière la fine couche de verni de cette Amérique des années 50. Le gendre idéal est un tueur psychopathe sous son sourire ambigu et le monde s'effrite et se fissure.

Inception de Christopher Nolan

Et tout de même, je vais voir Inception qui a fait tant parlé de lui cet été. Mais malgré ses très belles images et très bons acteurs, le film reste assez décevant. La forme a été ici préférée au fond. Tout semble ne servir qu'une histoire assez creuse, tant de fioritures pour si peu ! On ne comprend rien, certes, mais qu'y-a-t-il à comprendre ? A part l'inquiétante Marion Cotillard, les inconscients semblent bien proprets. Plutôt que de répondre à quelques questions légitimes sur toute cette confuse histoire de plongeon dans le rêve, le réalisateur préfère les interminables scènes de "pan pan boum boum" qui desservent le rythme général de l'histoire.