On commence notre journée à la MCL avec un classique : L'Enfer des Zombies de Lucio Fulci. Film italien dans la tradition des premiers films gores. C'est assez ridicule : les héroïnes sont montrées nues sous n'importe quel prétexte et prennent des poses pétrifiées quand les zombies viennent les attaquer, le scénario et les dialogues sont assez ineptes. Mais bon, on ne s'ennuie pas et les giclées de sang sauce tomate sont toujours amusantes.

Après ça, nous avons une longue pause déjeuner que nous passons à la Géromoise avec un repas léger à base de fromage fondu. Notre première séance de l'après-midi est à l'espace Lac. Sam was here est une production franco-américaine d'un jeune réalisateur. Filmé en quelques jours sur un tout petit budget, le film tient tout à fait la route  (c'est le cas de le dire). Un homme roule seul dans le désert américain. Représentant de commerce, il ne recontre personne et devient petit à petit la cible d'une vindicte populaire de plus en plus étrange et violente. Une vraie plongée fantastique sans explication vaseuse ni grands effets. Jolie surprise.

Nous aurions pu nous dépêcher et enchaîner immédiatement sur Interchange au Casino. Mais plutôt que de voir un film qui ne nous attire que moyennement, nous décidons de faire une pause. Nous profitons des derniers rayons de soleil en nous promenant sur le lac gelé puis nous nous reposons un peu à l'appartement avant de reprendre les projections.

Notre prochain film est en compétition : Clown, film d'horreur américain assez classique mais plutôt efficace. Un homme enfile un costume de clown pour l'anniversaire de son fils mais se rend bientôt compte qu'il ne peut plus le retirer et qu'il se transforme en être démoniaque.

La vraie bonne surprise de la journée arrive en deuxième partie de soirée. Nous sommes dans la salle du Paradiso avec son bois humide et ses sièges qui grincent  (que devient cette salle entre 2 festivals ? ). Le film The Autopsy of Jane Doe commence. Je dois dire que je l'attendais particulièrement. Le réalisateur nous avait déjà offert Troll Hunter il y a  quelques années, un de mes meilleurs souvenirs du festival dans un genre complètement délirant. Plus du tout de délire avec The Autopsy of Jane Doe, les choses sérieuses commencent. 

Alors que l'intrigue se met en place, je m'imprègne petit à petit de l'ambiance et derrière l'aspect scientifique d'une autopsie commence à pointer l'angoisse de l'indicible. Après une heure de film, je me rends compte que je suis complètement terrorisée. Le réalisateur a su m'emporter dans son monde, me faire croire à son histoire, sans grands effets, sans monstres. Je ne suis pas la seule. La salle est dans un état de tension palpable. Il y a de petits rires nerveux, le mouvement à peine perceptible des couples qui se rapprochent, des mains qui s'accrochent. Les secondes parties de film, plus explicites, sont souvent moins intéressantes . Ici aussi, je préfère la première partie mais cependant mon attention ne flanche absolument pas. Je laisse se dérouler l'horreur qui m'a effrayée avec un certain soulagement. Le film garde beaucoup de retenue, rien ne vient gâcher l'ambiance si subtilement installée. Je sors de là encore troublée, hantée par le film. Voilà du vrai fantastique de qualité, avec la peur au rendez-vous.