Nous arrivons tard le mercredi soir après 5h de route sous une pluie battante et continue. Le lendemain matin, la pluie s'est transformée en neige et tombe en léger en flocons, recouvrant pare-brises et trottoirs. Le soleil perce à travers les nuages et éclaire la forêt vosgienne sous sa poudre blanche.

Nous entamons la 25ème édition du festival de Gerardmer, 15ème pour nous, comme très souvent à l'Espace Lac avec un film en compétition. Nous assistons à The Lodgers, film irlandais se déroulant vers 1920, qui malgré des belles images se révèle assez décevant car il sort bien peu des clichés…

La séance de 14h30 à la MCL est plus intéressante. Nous profitons de la rétrospective Alex de la Iglesia pour découvrir Mes Chers Voisins. Ce réalisateur m'avait marquée il y a quelques années avec l'excellent Un Crime Farpait et je ne suis pas déçue. Dans Mes Chers Voisins, une copropriété se déchire et s'assassine autour d'un pactole de loto sportif : c'est un beau concentré d'humour noir et de situations absurdes, belle découverte.

On reste dans l'humour grinçant avec le film suivant Tragedy Girls, en compétition à l'Espace Lac. De l'aveu même de son réalisateur, c'est un "High School Movie" typiquement américain. Seulement ici, les deux lycéennes ont des pulsions meurtrières en plus de leurs crises d'adolescence. Cherchant la célébrité à tout prix, elles massacrent sans états d'âme leurs camarades et professeurs. Le film est plaisant à regarder dans le genre délire morbide. Il lui manque cependant un petit quelque chose pour être vraiment bien. Il reste trop léger à mon goût.

On enchaîne avec un autre film en compétition : Mutafukaz, film d'animation franco-japonais. J'apprécie l'univers graphique, l'étrange ville dans laquelle évoluent les protagonistes, sorte de Los Angeles décadent et ultra violent. Je ne suis pas complètement convaincue par le scénario auquel j'ai du mal à vraiment accrocher. Je trouve un peu dommage que l'univers graphique du réalisateur, plein d'originalité quand il s'agit des personnages masculins, tombe dans le cliché pour les très rares représentations féminines.

Nous terminons notre journée par un 5ème film à 22h à la MCL : Le Jour de la Bête toujours dans le cadre de l'hommage à Alex de la Iglesia. Et je ne regrette pas cette dernière séance ! Le film est encore meilleur que celui que nous avons vu en début d'après-midi. D'ailleurs il a gagné le Grand Prix du festival en 96. On y suit un prêtre qui, avec l'aide d'un fan de death metal et d'un pseudo médium charlatan, cherche à vendre son âme au diable pour empêcher la naissance de l'antéchrist prévue le soir même. C'est une épopée farfelue, pleine d'un humour décalé et qui tient toutes ses promesses. Belle découverte de fin de soirée ! Sur ce, nous rentrons nous coucher, prêts à affronter notre deuxième journée.