Samedi matin, nous sommes à nouveau à l'Espace Lac à 10h30. Le film de ce matin s'appelle Les Affamés, en compétition, canadien et il y a des zombies. Plus précisément, c'est un film québécois et nous avons donc le droit à un deuxième film de zombies francophones ! D'ailleurs, ça pourrait, à quelques détails près, être la même apocalypse que le film français de la veille. Seulement ici, on est dans un petit village au milieu du Québec. Le film est une belle réussite, bien mené, avec de l'humour mais pas que. C'est un de mes préférés cette année et il repart d'ailleurs avec un prix spécial bien mérité.

La journée continue et nous voilà en salle pour la projection des courts métrages. Les 5 films ont tous des qualités et me plaisent assez. Je retiens l'univers décalé et coloré de Belle à Croquer ainsi que l'humour noir de La Station. C'est finalement l'étrange et dérangeant Et le Diable rit avec moi qui sera récompensé.

Nous n'avons pas de réservation pour la séance suivante (les réservations à l'Espace Lac sont limitées à 3 par jour). Cependant, nous n'avons aucun problème pour entrer dans la salle. Vu la qualité du film, il aurait mieux valu qu'on reste dehors et qu'on aille prendre une crêpe au Neptune. En effet, The Titan, heureusement hors compétition, atteint le summum de la nullité. C'est un film de pseudo-SF américain dont le seul intérêt est d'avoir été tourné aux Canaries et de montrer ainsi de beaux paysages. Les personnages sont stupides, les dialogues me font soupirer par leur bêtise et le scénario ne tient pas debout. D'ailleurs les applaudissements se font particulièrement rare à la fin de la projection. Le seul avantage est qu'il nous permet des discussions bien sympa à en dire du mal et à relever une par une les incohérences et bêtises du scénario.

Heureusement le film suivant est une bonne surprise. On assiste d'abord à l'hommage rendu à Alex de la Iglesia avec plusieurs extraits de films qui font bien envie ! Puis vient la projection de Ghostland, film français en compétition qui est présenté ici en grande exclusivité : l'actrice, présente dans la salle, ne l'avait pas encore vu. Le réalisateur, Pascal Laugier, semble assez ému et un peu stressé à l'idée de partager la séance avec les 700 spectateurs, fans de genre, mais qui peuvent aussi être implacables dans leur verdict. Je ne révélerai rien de l'histoire car on nous a bien demandé d'être discret étant donné que nous sommes les premiers au monde à le voir. Je ne savais donc pas à quoi m'attendre et j'ai été agréablement surprise. Les actrices, dont Mylène Farmer, jouent très bien. Le scénario est intéressant, assez surprenant et original et l'horreur et l'angoisse sont bien là. Si des fans de la chanteuse peu habitués aux films de genre un peu violents vont le voir, ils risquent d'avoir un petit choc ! C'est un carton plein pour le réalisateur, la salle apprécie visiblement et il repart aujourd'hui avec le prix SyFy, le Prix du Public et le Grand Prix. Une consécration qui augure bien pour la sortie du film en mars et plus généralement pour la production de films de genre français.

C'était notre dernier film du jour. Nous sommes assez fatigués et ne restons pas à la séance de 22h. Le dimanche matin, nous rangeons le petit studio que nous louons chaque année et nous préparons à reprendre la route. Avant ça, une dernière séance : le dernier film de la compétition Housewife, production franco-turque. Cette fois, c'est une déception. C'est dommage, car on sent que le réalisateur a voulu mettre beaucoup (un peu trop sans doute). Ça commençait plutôt pas trop mal et l'actrice principale joue bien. Mais après, ça devient n'importe quoi dans un délire cauchemardesque apocalyptique. J'aime bien le mystère, j'aime bien l'étrange, j'aime bien le bizarre et l'inexpliqué. Mais j'aime aussi quand il y a un peu de cohérence et là ça devenait juste ridicule !

Enfin bon, en dehors de ce raté, la sélection a été vraiment satisfaisante cette année. Le verdict du jury a été en accord avec celui des spectateurs et j'ai passé un bon festival ! Je suis juste un peu déçue que Revenge reparte bredouille mais j'attends le prochain film de sa réalisatrice Coralie Fargeat.