Samedi, nous commençons notre journée avec Vivarium du réalisateur irlandais Lorcan Finnegan. Un jeune couple se retrouve piégé dans un pavillon à devoir élever un étrange enfant. Par cette fable, le réalisateur caricature la vie familiale idéalisée, version publicité Ricoré qui aurait mal tourné. Le ton est cynique, le propos intéressant et les éléments fantastiques bien amenés sans explication lourdingue. On garde en tête ses images étranges, reflets déformés de notre société : les pavillons identiques qui s'étalent dans un labyrinthe infini, l'enfant insondable qu'on est condamné à élever, le couple qui s'enferme dans le silence résigné et l'obstination sans but. Une belle réussite et un de mes favoris du festival.

L'après-midi, nous sommes pour la dernière fois au Paradiso pour voir Blood Quantum du canadien Jeff Barnaby. Beaucoup de frustration pour ce film de zombie ! Il y a beaucoup d'éléments qui me plaisent et qui auraient pu donner un très bon petit film de genre original. On voit l'apocalypse zombie du point de vue d'une communauté amérindienne. Les autochtones se trouvent immunisés contre la contamination tandis que les blancs viennent chercher refuge dans la réserve. Cette inversion du rapport de force sociétal est intéressante mais finalement peu exploitée. La première partie qui illustre le début de l'apocalypse zombie est plutôt bien fichue. Mais le scénario s'enlise dans la seconde partie. On a l'impression que le réalisateur a oublié de nous raconter certains morceaux de l'histoire. Les motivations des personnages sont très floues voire complètement incompréhensibles. Et puis, ça finit par manquer de rythme et par ennuyer. C'est bien dommage car il y avait des choses à dire ! On voudrait revoir le film avec un scénario plus abouti et un meilleur montage !

Il est plus de 23h quand nous rentrons enfin dans le cinéma du Casino pour voir notre dernière séance prévue à 22h30, après quasiment une heure à patienter sous la pluie et le temps apocalyptique de Gerardmer cette année. Le film présenté est The Room de Christian Volckman. Un couple dans une nouvelle maison découvre une pièce qui peut réaliser tous leurs souhaits jusqu'à faire apparaître un bébé sorti de nulle part (c'est la thématique du jour avec Vivarium). Mais toutes ces nouvelles choses, jusqu'à l'enfant lui même, semble n'offrir qu'un bonheur illusoire et éphémère. Je dois dire que j'ai un peu de mal à rentrer dans l'histoire. Les deux personnages principaux me sont assez antipathiques et tout ça semble bien superficiel. Cependant, l'intrigue devient plus intéressante à mesure qu'on avance. Le film n'hésite pas à aller au bout de son concept quitte à rentrer dans l'étrange et s'éloigner des bons sentiments et du conventionnel. Au final, je me laisse prendre et c'est plutôt une bonne surprise.

Nous devions voir un dernier film dimanche matin (le Japonais Howling Village) mais comme les personnages de la journée, nous sommes rappelés à nos devoirs de parents (sauf que le notre, il est moins creepy quand même). Notre petit est malade et nous devons annuler nos plans. Mais bon, avec 9 films sur les 10 prévus, c'est tout de même une belle réussite pour cette 17ème participation et surtout première fois avec notre bébé ! De mes trois favoris : Saint-Maud, Vivarium et The Vigil seul Saint-Maud est primé et raffle quasiment tous les prix. Une belle réussite pour ce premier film et sa réalisatrice Rose Glass qu'on espère revoir bientôt !