Nous revoilà au festival après 3 ans. La dernière fois, c'était 2020, c'était "avant". En 2021, le festival s'est tenu à distance et nous avons vu les films dans notre salon. En 2022, nous étions au Canada. Nous avions la neige et le froid mais pas les films !

L'enfant est avec nous. C'était déjà le cas en 2020 : petit bébé de 6 mois. Maintenant c'est un petit garçon de 3 ans 1/2. Ma mère est aussi avec nous qui le garde pendant que nous voyons les films.

Nous commençons jeudi matin à 11h avec Piaffe, film allemand de la réalisatrice Ann Oren. C'est une bizarrerie comme on en voit parfois ici. L'héroïne doit faire le bruitage d'un film promotionnel avec un cheval. Elle a des difficultés comme elle a des difficultés à s'exprimer et s'imposer dans le monde. Mais voilà qu'il lui pousse une queue de cheval et qu'elle prend confiance en elle, entamant une liaison avec un botaniste qui vient observer des plantes pousser dans un étrange cinéma. C'est une œuvre qu'on croirait sortie d'un musée d'art contemporain, faite d'effets visuels et sonores dans une ambiance érotique et étrange. Cependant, même si on accepte d'entrer dans cet univers, le film souffre de ses longueurs et d'une direction plus claire dans le scénario.

On rentre déjeuner à la location et on passe le début de l'après-midi avec ma mère et l'enfant. Puis à 17h, on est de nouveau à l'Espace Lac pour voir Watcher de Chloe Okuno. Un couple vient d'emménager à Bucharest. Lui est d'origine roumaine et parle la langue. Mais elle, est américaine et se trouve vite isolée dans cette ville inconnue. Surtout qu'elle a l'impression qu'un voisin l'épie depuis sa fenêtre. Le film distille petit à petit une ambiance angoissante à l'image de ce que vit son héroïne qui n'arrive pas à se faire entendre de son entourage. On oscille entre folie et cauchemar et la peur est au rendez-vous. C'est un film finalement assez classique mais maîtrisé, intéressant et efficace, comme on les aime dans ce festival.

Après ça, nous rentrons dîner en famille. Nous n'avions prévu que 2 films aujourd'hui mais quand nous réalisons qu'à 22h passe Deux Sœurs à la MCL, soit juste en face de notre location, nous changeons notre programme. Après avoir couché l'enfant, nous ressortons dans la nuit froide jusqu'au petit cinéma pour cette séance tardive. Deux Sœurs, nous l'avons vu lors de sa présentation au festival en 2004 où il a gagné le Grand Prix. C'était aussi notre premier festival et la découverte du film est liée à cette première expérience de ce qui est devenu notre rituel annuel. Nous avions adoré ce film du coréen Kim Jee Won, et nous le revoyons donc 19 ans plus tard pour notre 19ème festival. Ça doit bien faire une dizaine d'années que je ne l'ai pas vu, je redécouvre donc beaucoup de choses. Comme je connais le dénouement, je m'attache aux détails de l'histoire, je savoure ces scènes de repas glaçantes et presque drôles. Je traque les apparitions du fantôme. J'ai vu depuis beaucoup, beaucoup de films de genre ici et ailleurs mais celui là reste un peu le péché originel et je me replonge dedans avec beaucoup de plaisir.