Dimanche, journée paresseuse. Nous passons la matinée à la plage. Il y a deux plages accessibles à pied depuis notre hôtel, nous avons vu la plus proche vendredi et nous allons donc à l'autre. Elle est plus grande et tout aussi agréable. Sur les eaux bleues filent les véliplanchistes tandis que dans le vent matinal, nous lisons sous les tamaris. On prend notre déjeuner dans un modeste café bar un peu en retrait, au milieu des oliviers. Puis l'on rentre à l'hôtel, où sur des chaises longues à l'ombre près de la piscine, l'après-midi se passe tout doucement.

Un peu après 16h, on se décide enfin à bouger et aller visiter les ruines archéologiques qui sont tout près. On se balade alors au milieu de ce qui fut une ville, à travers les petits murets qui témoignent des fondations, on devine les maisons, les pièces, la vie qu'il y a eu ici il y a plusieurs milliers d'années. Dommage qu'il n'y ait personne pour nous expliquer un peu ce que nous voyons qui, pour nos yeux incultes, ne sont que des pierres entassées. On va ensuite faire un tour à Palekastro ou l'on boit du "chocolate freddo" en mangeant une glace et nous formons un plan pour la soirée : pique-nique sur la plage. Pour mettre notre projet à exécution, nous passons à la boulangerie. La boulangère commence à nous connaître, ça fait trois jours de suite que l'on vient la voir ! Elle nous offre d'ailleurs un petit gâteau fourré à la figue.

Nous voilà ensuite en route pour la plage de Vaï. Quand nous y sommes allés le premier jour, nous avons renoncé devant le parking payant et la plage bondée, mais il est déjà presque 19h, les touristes sont partis et le parking est redevenu gratuit. On monte sur le rocher qui domine la palmeraie pour admirer le magnifique soleil couchant, rochers orangers sous le crépuscule. De là haut on repère une seconde plage, plus en retrait. C'est un petit banc de sable coincé dans une crique rocheuse, en ce début de soirée, la plage est entièrement déserte. Nous ne résistons pas à ce morceau de paradis et l'on descend se baigner. Malheureusement, nous ne restons pas là pour pique-niquer : nous avons dû crapahuter un peu le long des rochers pour atteindre la plage et nous ne voudrions pas avoir à refaire le chemin de nuit. Nous revoilà donc sur la plage principale, au milieu des palmiers. Plus de touristes, seuls quelques crétois profitent de la soirée attablés au café. Les transats à 4,50 euros sont vides et un peu tristounets sous leurs ridicules petits parasols. Assis sur le sable au bord de l'eau, nous mangeons le reste de notre tatziki et de notre fromage de chèvre. Devant nous, l'eau prend ses reflets argentés du soir, nous profitons de la paisible soirée jusqu'à ce que la nuit soit entièrement tombée...

Le lundi, nous quittons l'hôtel après le petit-déjeuner. Nous nous rendons à Sitia à 1/2h de Palekastro, jolie petite ville en bord de mer. Nous marchons le long du port puis dans les rues blanches qui montent à la forteresse vénitienne. De retour sur le port, nous buvons un jus d'orange frais avant de nous remettre en route. L'idée est de traverser l'arrière pays et tous ces petits villages qui ne connaissent pas le tourisme. Les routes ont été refaites récemment et sont toutes de très bonne qualité mais nous sommes vite à mille lieues des petites villes côtière. Le long des collines rocailleuses, à certains endroits recouvertes d'oliviers mais parfois aussi seulement de buissons desséchés, les villages se posent comme de blancs fantômes. A cette heure de la journée, les habitants sont soit absents, soit chez eux à faire la sieste mais en tout cas les rues sont désertes. "Les rues", c'est d'ailleurs beaucoup dire, dans la plupart des villages que nous traversons, il n'y qu'une ou deux rues. Certaines maisons semblent aussi laissé à l'abandon ou même en ruine. La végétation est présente partout : entre les pavés poussent de hautes fleurs et des arbres fruitiers dépassent des balcons. Après deux heures de route, nous arrivons dans une ville un peu plus grande, ou l'on trouve, au miracle, un petit café. On y mange des omelettes et de la salade grecque au milieu des locaux qui nous regardent avec des yeux ronds mais sympathiques. Même le serveur, un grand gaillard assez costaud avec lequel on n'aimerait pas avoir des ennuis, est plutôt jovial. On roule encore un peu et l'on retrouve la mer. Pour la rejoindre, il faut descendre du plateau sur lequel nous sommes en prenant une route serpentant à travers la colline rocheuse : vue magnifique mais virages impressionnants ! Nous voilà maintenant à l'extrême sud-est de la Crète dans ce qui semble être le bout du monde. Quelques maisons sont déposées ça et là mais aucune défiguration urbaine de la côte n'a encore eu lieu. La longue plage de sable s'étend sous le soleil et nous tend ses bras. L'eau est chaude, peu profonde et l'on se baigne comme dans un bain. Rien ne semble troubler la quiétude des lieux. Il y a des chambres à louer un peu partout, si vous voulez des vacances au calme c'est l'endroit rêvé ! Après avoir bien profiter de l'endroit, nous remontons vers notre hôtel à 1/2h vers le nord. La suite est tranquille : apéritif sur le balcon, petit resto sur la place centrale de Palekastro, si ce n'était les deux araignées que Sébastien a dû tuer sur le plafond, tout serait parfait !