Mi chemin

Nous voilà arrivé à la moitié de notre voyage et à l’aube de sa seconde partie. Après deux semaines passées à Séoul, Seb est enfin en vacances et demain nous prenons le bus vers… le reste du pays !

Mes deux derniers jours à Séoul ont été très calmes : quelques achats à Insadong et surtout grandes séances de « repos sur la terrasse ». La terrasse de Lois est vraiment super : grande, ombragée, recouverte de bois et entourée de buisson. C’est comme un petit jardin coupé du monde, il ne manque qu’un peu d’eau pour se baigner et c’est le paradis. J’y ai fait ma dernière peinture à partir d’une photo prise dimanche, et j’y ai passé de longues heures à paresser sur la chaise longue avec un bouquin.

Peinture Vue Séoul Aujourd’hui, j’ai trouvé dans les magasins du quartier les produits que je voudrais rapporter en France comme la poudre de Misus Galu ou le barley tea qui se boit chaud l’hiver mais glacé l’été.

Demain commence notre périple, nous devrions prendre un bus vers Sokcho puis essayer de rejoindre le temple Naksansa situé sur une jolie ville côtière. Ensuite nous descendrons la côte est vers Gyongju puis Busan avant de rejoindre l’île de Jeju et de remonter finalement vers Séoul. Le programme est prévisionnel : rien n’est arrêté ! D’ailleurs, nous n’avons rien réservé…

Comme je ne prends pas l’ordinateur portable avec moi, cela va être plus difficile d’écrire sur le blog, je laisserai peut-être quelques notes mais le compte rendu plus détaillé ne viendra qu’après coup !

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Week end et Corée du Nord

Le week-end commence par un vendredi tranquille, férié pour cause de fête nationale (libération de l’occupation japonaise), que nous passons à visiter le palais Changgyeongung. Mais c’est le samedi que nous attendons vraiment, car nous avons au programme la visite de la DMZ. La DMZ, c’est la zone « démilitarisée » qui entoure la frontière entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Il n’est possible d’approcher la frontière qu’en un seul point, la Joint Security Area située à une cinquantaine de kilomètre au nord de Séoul : c’est là que nous allons. On ne peut y aller qu’avec un tour organisé. Nous avons donc réservé notre excursion auprès d’une agence de voyage en ligne « Good Morning Tours ». Nous arrivons vers 11h au Lotte Hotel où nous attendons le départ du bus à 11h30. La guide est coréenne mais le tour est en anglais, il n’y a d’ailleurs que des étrangers. Dès le départ, on sent que ce n’est pas une visite comme les autres, la guide nous parle rapidement de la guerre de Corée et de ses conséquences actuelles.

Après la seconde guerre mondiale, la Corée a été divisée en deux parties selon le 38em parallèle : le nord sous influence soviétique, et le sud sous influence américaine. Assez rapidement, deux gouvernements distincts se forment et deux pays émergent : La République de Corée (au sud) et la République populaire démocratique de Corée (au nord). En 1950, le nord attaque le sud : en quelques jours la grande majorité de la péninsule est occupée par les soldats nordistes. Alors que les troupes sudistes étaient retranchées dans le sud-est, l’armée américaine avec le soutient de l’ONU débarque à Incheon, près de Séoul, à quelques kilomètre au sud du 38eme parallèle. L’offensive marque la débâcle de l’armée nord coréenne et en octobre 1950, la majeure partie de la péninsule est aux mains des sudistes. Mais la Chine entre alors dans le conflit, envoyant 500 000 de ses soldats et repoussant ainsi les troupes américaines. La ligne de front se stabilise au niveau de la frontière actuelle (assez proche du fameux parallèle). Il faudra attendre trois ans pour qu’un cessez le feu soit enfin signé mettant fin aux combats meurtriers. C’est à cette date que se crée la zone démilitarisée, chaque camp se retranchant de deux kilomètres à partir de la frontière.

Cette bande de 4 kilomètres de larges et 248 kilomètres de long est surveillée des deux côtés par leurs armées respectives. Elle est aussi recouverte d’un million de mines, ce qui en fait une des frontières les plus difficile à traverser.

Notre bus part de Séoul et monte vers le nord. Depuis l’autoroute, nous longeons la rivière Imjin et pouvons apercevoir la Corée du nord sur son autre rive. A marée basse, la rivière peut se traverser à pied et servit terrain à de nombreux défecteurs nord-coréens mais aussi à des commandos d’attaques. D’ailleurs, la rive sud est bardée de barbelés. Nos observons, étonnés, des pylônes électriques traversant la frontière et semblant apporter l’électricité du sud vers le nord. Ils sont en fait là pour alimenter un centre touristique pour sud coréens installés au nord et employant des nord coréens : un signe d’espoir d’entente entre les deux pays.

Après le déjeuner pris dans un restaurant au milieu de nulle part, nous rejoignons le parc Imjingak, point le plus proche de la frontière accessible sans autorisation spéciale. Nous pouvons alors marcher sur une petite partie du « Freedom Bridge », pont reliant les deux Corées et qui servit à échanger des prisonniers après la guerre. Evidemment, le pont est rapidement coupé. Sur les murs, d’émouvantes photos de coréens originaire du nord et qui n’ont jamais pu revoir leur terre natale. Certains viennent chaque année dans le parc pour rendre hommage à leurs ancêtres selon les cérémonies traditionnelles.

Nous reprenons ensuite le bus et continuons vers le nord. Bientôt, un soldat sud-coréen vient vérifier nos passeports dont il a reçu à l’avance les numéros. Nous arrivons au camp Bonifas, nommé en l’honneur d’un soldat américain mort lors d’un incident à JSA. Après une présentation sur la visite que nous allons effectuer, nous changeons de bus. Le nouveau bus est conduit par un militaire sud coréen. Nous entrons enfin la « Joint Security Area ». Les règles sont très strictes, nous ne pouvons rien porter dans nos mains à part un appareil photo. Nous devons laisser tous nos sacs dans le bus. Les photos ne sont d’ailleurs permises que dans certaines zones. Il nous est interdit de faire un signe quelconque en direction de la Corée du Nord et de toucher quoi que ce soit. A savoir que ces règles ne sont pas celles suivies par les touristes visitant JSA depuis la Corée du nord (oui, oui, c’est possible !) qui eux ont le droit de faire des signes et de toucher ce qu’ils veulent. Mais aujourd’hui, nous n’en croiserons pas.

Le premier monument que nous visitons est aussi l’un des plus impressionnant. C’est la salle de conférence placée pile entre les deux corées. C’est une des seules zones neutres de la JSA et nous pouvons traverser la frontière et mettre le pied en Corée du Nord ! La salle est gardée par les militaires sud coréens qui sont là pour assurer notre protection : très sérieux et effrayants, en position de Tae Kwaen Do.

Nous rejoignons ensuite une petite pagode depuis laquelle nous avons une meilleure vue de l’ensemble de la zone. Nous pouvons voir en particulier les soldats nord coréens sortir de leur bâtiment et nous observer avec des jumelles… Après cela, nous reprenons le bus et descendons un peu plus loin, au niveau d’un point d’observation stratégique côté sud. Pendant un temps, un arbre coupait la vue entre ce point et le pont de « non retour » un peu plus bas. C’est à cause de cet arbre qu’à eu lieu un des plus important incident de la JSA : alors que les soldats américains voulaient en couper les branche, les soldats nord coréens ont voulu les en empêcher. Deux soldats américains perdirent la vie, dont Bonifas qui donna son nom au camp. Après l’incident, les militaires des deux camps n’eurent plus l’autorisation de circuler à travers JSA librement et la salle de conférence devint la seule zone neutre.

Depuis notre observatoire, nous voyons la frontière à quelques mètres marquée par de petites bornes blanches. Nous voyons aussi le bâtiment dans lequel fut signé le cessez-le-feu, qui se trouve maintenant au nord. Il est difficile d’imaginer que la paisible forêt qui s’étend devant nous sur fond de montages idylliques est en fait un champ de mine et la plus infranchissable des frontières…

De l’autre côté, nous apercevons un village nord coréen duquel s’élève un gigantesque drapeau (le plus haut du monde). Ce village, à l’intérieur même de la DMZ, fut pendant longtemps une simple façade. Il est à présent habité par des travailleurs nord coréens. Côté sud aussi, il y a un village à l’intérieur de la DMZ (drôle d’endroit). Sur la route, nous avons pu voir les panneaux l’indiquant. Ses habitants sont des cultivateurs qui ont leurs rizières à l’intérieur de la zone et qui n’ont pas voulu quitter leur terre. Ils sont plutôt riches car ils ne payent pas de taxe mais leur vie n’est pas très drôle. Ils vivent tout de même à l’intérieur d’une zone militaire et leurs mouvements sont très contrôlés. Ils subissent un couvre feu et doivent être rentrés chez eux avant minuit chaque soir, le village est sous surveillance constante de l’armée pour éviter les attaques et enlèvements menés par les nord coréens…

Nous remontons dans notre bus et rejoignons le fameux pont de « non retour ». Simple petit pont de bois qui marque la frontière à cet endroit et qui, depuis l’incident Bonifas, n’est plus traversé. Il est trop dangereux de descendre du bus et nous devons nous contenter de l’observer depuis les fenêtres. Enfin, le dernier arrêt est le magasin de souvenirs, où l’on peut se détendre et les soldats sud coréens nous accompagnant aussi… C’est là que nous reprenons notre bus initial pour rentrer à Séoul. Fin de cette visite si impressionnante !

Notre dimanche est beaucoup plus classique : balade dans les rues de Samjongil avec la collègue de Sébastien Sunghee et sa sœur Sanghee. Puis marche le long des berges du fleuve Han sur l’île de Yeoido où Sanghee travaille. C’est là qu’a été tourné le film « The Host » que nous avons vu et nous reconnaissons les lieux avec amusement. Le dimanche soir, nous mangeons avec Lois et Sunghee : Lois nous a préparé un délicieux repas !

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Jeudi spirituel

Jeudi, je suis allée visiter le temple Bogheunsa, seul temple bouddhiste de Séoul (les autres ayant été chassés lors de la montée du Confucianisme). J’ai suivi le programme proposé « temple life » de deux heures, sorte de « Bouddhisme pour les nuls ». D’abord, on visite le temple avec un guide qui nous explique au passage les grands principes du bouddhisme et de la vie de Buddha.

Puis, on rejoint le centre de méditation où l’on apprend à faire des fleurs de lotus en papier : la fleur de lotus est le symbole du bouddhisme, car elle naît magnifique de l’eau impure de l’étang tout comme le nirvana peut venir du monde des hommes. On s’assoie ensuite sur des petits coussins et l’on assiste à la cérémonie du thé (à ce moment là, on boit du thé avec des petits gâteaux, c’est très bien !). Puis arrive le moine qui nous fait un discours sur la méditation et la recherche de la vérité absolue bouddhiste. Il y a trois pêchés dans le bouddhisme : l’envie, la colère et l’ignorance, la méditation doit aider à s’en défaire (surtout les deux premiers, pour le troisième il y a d’autres méthodes !). Commence ensuite la vraie séance de méditation qui, heureusement, ne dure pas longtemps. J’atteins mon plus gros problème avec le bouddhisme, la position de méditation me fait très rapidement souffrir et je n’arrive plus à me concentrer sur mon vraie moi mais uniquement sur les crampes dans mes jambes. C’est vrai que je ne suis pas très souple mais quand même. Peut-être que quand mon esprit sera libéré de la colère et l’envie ce sera plus facile, mais comme pour cela il fait passer par la méditation, ça tourne en boucle ! Ma visite terminée, je rejoins Sébastien et nous sortons avec deux de ses collègues : Michelle et Songran. Elles choisissent pour nous un restaurant japonais et il est beaucoup plus simple de commander les plats lorsqu’on est avec des coréens. On termine ensuite la soirée dans le classique Noraebang (karaoké coréen) : nous avons une petite pièce juste pour nous et on peut donc chanter sans complexes ! Malheureusement, il n’y a pas de chansons en français mais on massacre tout de même Nirvana et Guns and Roses pour se consoler…

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