Films d'octobre

En octobre 4 films !

Captifs de Yann Golzan

Film sans grande originalité mais qui se laisse regarder. La première partie est bien menée en huit clos inquiétant et bien filmé. La seconde partie est un peu trop rocambolesque et le scénario assez peu crédible malgré la volonté de réalisme (j'aimerai bien savoir de quels "faits réels" c'est censé être inspiré !).

The Housemaid de Im Sang So

Encore un petit bijoux qui nous vient de Corée du réalisateur Im Sang So dont j'avais déjà vu The President's last bang. On retrouve les caractéristiques du bon cinéma coréen : la réalisation parfaite et l'image ultra léchée. On retrouve aussi ce balancement entre les styles qui rendent ces films difficiles à caractériser. Le film commence comme une fresque sociale mais filmée façon thriller ce vers quoi il évolue d'ailleurs. Mais, l'histoire nous surprend toujours et, jusqu'au bout, on ne sait pas à quoi s'attendre. Mention spéciale au premier plan du film sur le suicide d'une inconnu dans la vile frétillante.

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu de Woody Allen

Un film très Woody Allennien : comédie chorale qui montre les déboires de la société bourgeoise. Mais ce que j'ai aimé dans cet opus, c'est l'aspect sombre et cynique qui se cache derrière l'humour. Ici, tout le monde fait les mauvais choix, la vie de chacun s'écroule petit à petit et la seule solution, c'est visiblement de croire aux vies antérieures et de penser que l'on est Jeanne d'Arc !

Petit Tailleur de Louis Garrel

C'est un peu par hasard que je me retrouve à aller voir le premier film de Louis Garrel qui est en fait un moyen métrage de 45 minutes. A vrai dire, heureusement, car 45 minutes c'était déjà bien assez !  J'ai trouvé que ce film manquait beaucoup de maturité et était plutôt maladroit au niveau de la réalisation. Mais le problème est surtout dans le scénario tout à fait insipide. Le seul personnage intéressant est le vieux tailleur qui nous touche à travers sa relation avec son jeune apprenti. Mais visiblement, ce n'est pas lui qui intéresse Louis Garrel car il passe la majeure partie du temps à filmer Les Seydoux dont ne manque pas le moindre battement de cils, la moindre larme naissante, la moindre moue tristounette, le moindre sourire niais. Mais le problème, c'est que pour moi, le personnage de Lea Seydoux n'est qu'un fantasme sans chair et sans intérêt. Certes, elle est jolie mais ça m'exaspère que l'idéal féminin puisse n'être représenté que par cette boule d'émotions incontrôlées au joli petit minois. Information pour Louis Garrel : les femmes, même les plus jolies, ont un cerveau et un corps qui n'est pas juste une image ! Pour que ces poupées deviennent des personnages intéressants, il faut gratter un peu la couche de verni et de maquillage qui recouvre leur visage, sinon on obtient une pub pour un parfum, pas un film.

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Films de septembre

En septembre, 5 films ! dont 2 dont j'ai déjà parlé à propos de l'étrange festival.

Piranha 3D de Alexandre Aja

Ce réalisateur français amateur de gore nous avait déjà offert le très beau remake La Colline a des yeux. Ici, il reprend encore des vieux classiques avec Piranha 3D. Je ne suis pas une fan de la 3D, je ne trouve pas que ça fasse de belles images et ça donne mal aux yeux. Mais j'aime la façon dont c'est ici décalé pour jouer avec de  gros poissons méchants.  Tout est trop dans ce film, rien n'est à prendre au sérieux et c'est ce qui le rend agréable. On nous montre des corps parfaits, des tas de beaux jeunes gens et tout le monde se fait déchiqueter par les poissons dans un vrai bain de sang. Amateurs de gore, bienvenue !

Oncle Boonmee, celui qui se souvenait de ses vies antérieures de Apichatpong Weerasethakul

C'est le premier film que je vois de ce réalisateur dont j'étais curieuse. La palme d'or à Cannes semblait une bonne occasion. Mais il m'a surtout laissée perplexe. Les scènes sont assez belles prises une à une mais j'ai eu du mal à rester concentrée, je ne voyais pas vraiment où ça allait. Ça ne me gène pas de ne pas tout comprendre à un film mais j'aime ressentir une certaine cohérence qui ici m'a manquée. Peut-être ma sensibilité mystique n'est-elle pas assez développée ?

Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois

C'est agréable de voir un bon film français surtout sur un sujet aussi sensible. Pourtant je ne suis pas croyante et pas très friande de sujet religieux. Mais ici, j'ai trouvé que le questionnement sur la foi, le devoir, le sacrifice était très joliment amené. Les acteurs jouent tous parfaitement bien et la réalisation est très travaillée, toute de longs plans, de lumières et de détails. Le film ne prend pas parti et nous fait comprendre le combat et le choix de ces moines ce qui n'était pas aisé.

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Films de l'été 2010

11 films cet été entre juin et août !

Juin : 1 film

Les Moissons du ciel de Terrence Malick

Je ne vais pas au cinéma pendant un mois et quand j'y retourne c'est pour voir un film de 1979 ! Mais il est bien connu que les débuts d'été sont bien légers en sorties intéressantes... Alors autant voir un beau classique. Car oui, c'est un beau film que je découvre ici avec ses magnifiques images de moissons, d'hommes et de machines. On se croirait plongés dans un livre de Steinbeck au milieu de l'Amérique de l'entre deux guerres. Parfois, on est presque dans du cinéma muet devant des plans d'une force surprenante où seuls percent le bruit des flammes et du vent ravageant les champs.

Juillet : 4 films

Splice de Vicenzo Natali

Petit film de science-fiction passé inaperçu (sauf à Gerardmer où nous l'avons loupé), sorti uniquement dans quelques rares salles dont l'UGC Orient Express que l'on connait pour sa programmation hétéroclite. Le réalisateur est celui qui nous avait offert Cube il y a quelques années. On retrouve ici le même esprit tordu et malsain, la même originalité. J'aime l'aspect non conventionnel du film qui n'hésite pas à choquer et ne s'habille pas de pudeurs excessives à l'américaine. J'aime moins les faiblesses du scénario et la fin rocambolesque et un peu ridicule.

Carlos de Olivier Assayas

Je n'ai pas vu la série mais ce film semble en être un bon condensé. Froid et rythmé, on y découvre la vie de Carlos à travers sa gloire et ses contradictions. Le personnage n'est pas du tout vu sous un jour flatteur comme on aurait pu le craindre et la très fine critique des idéalismes et combats "pour la bonne cause" fait mouche.

Tournée de Mathieu Amalric

Un film plein de paillettes et de musique, plein de vie. L'énergie est donnée par la joyeuse troupe de strip-teaseuses dont les répétitions et spectacles ponctuent le film. Ça m'a surtout donné envie d'aller voir leur spectacle qui passera à la ferme du buisson dans un mois !

Tamara Drewe de Stephen Frears

Agréable comédie britannique pleine de mordant. Le personnage de Tamara n'est finalement pas le plus intéressant, mais pour la femme trompée qui tient l'auberge aux écrivains et pour l'ado déjantée amoureuse de la star de rock, le film vaut le coup !

Août : 6 films

Celule 211 de Daniel Monzon

Film espagnol grandement inspiré par les séries et films américains sans pour autant manquer de personnalité. Si les faiblesses du scénario apparaissent après réflexion, on est facilement pris dans l'action, bluffés par le jeu des acteurs et l'excellente réalisation. Il donnera à  tous les coups lieu à un remake américain et le réalisateur risque d'ailleurs fort d'aller faire un tour à Hollywood.

L'Arbre de Julie Bertucelli

Beau film, plein de douceur. On se laisse émouvoir sans surenchère dans le pathétique. A travers les images, la couleur, on est pris par les grands espaces australiens et la nature à la fois envahissante et magnifique. Certes pas le film de l'été mais une très agréable soirée.

Poetry de Lee Chang Dong

Le voilà, le film de l'été ! Il nous arrive de ce réalisateur coréen à qui l'on doit déjà le très beau Pepermint Candy. L'histoire de Poetry peut paraitre sordide et l'on pourrait avoir l'impression qu'il ne se passe rien. Et pourtant, ce film est un poème. L'actrice principale est touchante de vérité, perdue dans ce monde qui lui échappe. On retiendra la beauté des plans sur son visage alors que l'horreur oubliée lui apparait soudain.

Le Bruit des glaçons de Bertrand Blier

Film assez étrange que j'ai eu un peu de mal à aborder. Pourtant, une fois passées les premières minutes et qu'on s'habitue à son style étrange, c'est un vrai bijoux de cynisme et de cruauté. Le crédit en revient surtout à Dupontel qui a su donner à son personnage toute l'acidité nécessaire. Son visage, son corps, sa voix, tout exprime le parasite qui ronge, la mort qui approche.

The Killer inside me de Michael Winterbottom

On ne peut pas dire qu'on aime ce film mais certainement qu'il est excellent. On ne peut pas dire qu'on l'aime car il fait froid dans le dos, il glace d'horreur. La violence est là, dans toute sa force, qui éclate derrière la fine couche de verni de cette Amérique des années 50. Le gendre idéal est un tueur psychopathe sous son sourire ambigu et le monde s'effrite et se fissure.

Inception de Christopher Nolan

Et tout de même, je vais voir Inception qui a fait tant parlé de lui cet été. Mais malgré ses très belles images et très bons acteurs, le film reste assez décevant. La forme a été ici préférée au fond. Tout semble ne servir qu'une histoire assez creuse, tant de fioritures pour si peu ! On ne comprend rien, certes, mais qu'y-a-t-il à comprendre ? A part l'inquiétante Marion Cotillard, les inconscients semblent bien proprets. Plutôt que de répondre à quelques questions légitimes sur toute cette confuse histoire de plongeon dans le rêve, le réalisateur préfère les interminables scènes de "pan pan boum boum" qui desservent le rythme général de l'histoire.

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