Festival de Geradmer 2008 - suite

Journée chargée pour nous pour le deuxième jour du festival : pas moins de 6 films en une seule journée.

L'Ange Exterminateur

On commence à 11h avec L’Ange Exterminateur de Louis Buñuel, film espagnol, grand classique de 1962 que je n’avais jamais vu. Sorte de fable surréaliste, dérangeante et intrigante.

Gerardmer 2008

La Résidence

Après une petite pause d’à peine 10 min pour grignoter nos baguettes aux lardons devant le lac ensoleillé, on enchaîne à 13h avec La Résidence, autre film espagnol des années 60. (Il y avait un hommage spécial au cinéma espagnol). Très beau film lui aussi, très peu connu, emprunt de beaucoup de sensualité à travers les désirs et les pulsions sexuelles et sadiques de ses personnages.

Epitaph On retrouve ensuite les films en compétition avec Epitaph, un film coréen, pays que j’admire beaucoup et dont j’apprécie particulièrement le cinéma. Malheureusement, ce film n’est pas à la hauteur de mes espérances et malgré une très belle réalisation, le scénario confus et mal agencé a raison de ma bonne volonté : trop de fantômes tue le fantôme !

Teeth Deuxième film en compétition de la journée, à 17h, nous nous retrouvons à l’espace lac pour la séance de Teeth, un film américain un peu particulier. Personnellement, c’est le film en compétition qui a le plus retenu mon attention. L’histoire : une jeune fille naïve et à la tête du groupe de puritains de son université découvre que son vagin est muni de dents… Beaucoup d’humour cru et sarcastique, les questionnements intérieurs du personnage principal sont vraiment très drôles. Il a d'ailleurs gagné le prix spécial du jury ex aequo.

Le roi de la montagnePause dîner qui nous laisse le temps de faire l’aller retour avec le chalet pour profiter d’une soupe chaude, puis nous voilà à nouveau à l’espace lac à 20h. C’est encore un film espagnol qui nous attend : « Le Roi de la Montagne », troisième film en compétition et dont le réalisateur est présent. Un film qui, même s’il n’est pas très original, est tout de même bien mené avec une réalisation intéressante qui arrive à maintenir une tension constante et un scénario bien pensé, film correct et agréable, mais peut être pas mémorable.

FrontieresEnfin, pour finir la journée, un film dont on se souviendra ! Frontières, film français hors compétition, a fait beaucoup de bruit lors de sa sortie, se voulant la nouvelle égérie du gore réaliste français. Le gore est plutôt réussi et c’est le reste qui pèche. En particulier le scénario, vraiment très faible et la direction d’acteurs peu concluante. Le pseudo message politique est tellement gros qu’il en devient indigeste, tout semble naïf, carricatural, écrit avec de gros sabots.

C’est bien dommage car, comme je l’ai dit, le gore n’était pas mal fait et je voudrais soutenir toutes les productions françaises qui se lance dans le cinéma d’horreur. Et, en particulier, je trouve cela très intéressant d’utiliser des personnages issus des « banlieues » dans des films de genre. Dans Frontières, je les ai trouvé très peu crédible, ce qui a gâché l’effet.

D’ailleurs, j’ai un nouveau but dans la vie : convaincre Abdellatif Kechiche de réaliser un film de zombie qui se passerait à Saint Denis… On n’a pas idée à quel point le personnage du zombie et ce qu’il représente ainsi que les situations qu’il engendre peuvent permettre de faire passer du sens, comme une loupe qui nous montrerait notre société sous un oeil déformé.

L'équipe du film Frontière

L'équipe du film Frontière

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Festival de Gerardmer 2008

En ce mercredi 23 janvier, le festival s’ouvre sur un temps magnifique. La neige n’est malheureusement pas la là mais le temps est froid et ensoleillé.

Les premiers films ne seront projetés que ce soir et l’on passe donc notre après midi à se balader tranquillement sur le col de Schlucht, qui lui est enneigé, dans les bois lumineux et calmes.

Gerardmer 2008

Comme nous sommes de retour assez tôt, on décide de tenter pour la première fois d’aller à la cérémonie d’ouverture. Celle-ci se tient à 19h à l’espace lac. A 17h30 nous sommes déjà dans la queue. Après une heure et demi, notre attente est récompensée et nous rentrons mais nous avons bien fait de venir à l’avance car peu de gens rentrent après nous. Il n’est même pas noté sur le programme que la cérémonie est ouverte au public. En effet, entre les journalistes et les invités, il ne reste que très peu de places sur les plus de 700 que compte l’espace lac pour accueillir les festivaliers.

Jury festival Gerardmer 2008

Jury festival Gerardmer 2008

Cette année le jury change un peu de style. Ces dernières années, les membres tendaient à être des people en recherche de notoriété et n’avaient souvent qu’un bien faible lien avec le fantastique. Cette fois-ci, ce sont presque tous des réalisateurs qui ont mis la main à la pâte, des spécialistes du genre pas toujours connu du grand public (ni même de moi) : 7 réalisateurs dont le président du jury, Stuart Gordon, et Jess Franco (espagnol), Takashi Shimizu (japonais), Sean S Cunningham (américain), Neil Marshall (britanique), Ruggero Deodato (italien), Jake West (britanique), Nicolas Winding Refn (danois) et Juraj Hertz (tchèque) _ assez international comme vous pouvez le remarquer. En plus de cette troupe, on trouve l’actrice Kristanna Loken qui tombe un peu comme un cheveux sur la soupe…

Cloverfield Après les discours divers (on peut saluer celui du maire de Gérardmer, vraiment pas mal) et la présentation du jury, a enfin lieu la projection du film Cloverfield.

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre mais au final, ça a été plutôt une bonne surprise. En tout cas, je me suis prise au jeu, j’ai eu peur, j’ai été entraînée par l’ambiance générale. Pour ceux qui ont suivi le buzz, Cloverfield est l’histoire d’un gros monstre qui envahi New York mais où tout est entièrement suivi à travers la caméra numérique d’un des protagonistes. La caméra subjective a d’ailleurs été à l’honneur cette année avec pas moins de 3 films sur les 10 en compétition. Je ne sais pas si on doit trouver le procédé facile ou intelligent, mais ça marche assez. Evidemment, Cloverfield reste une grosse production américaine et manque tout de même d’originalité.

StuckLa soirée continue avec un film hors compétition, réalisé par le président du jury, Stuart Gordon. Stuck est un des films que j’ai préféré cette année. Il raconte l’histoire d’une jeune femme qui renverse un homme dans la rue, celui-ci entrant littéralement dans son pare brise. Prise de peur et ne sachant comment réagir, elle finit par l’enfermer mourrant dans son garage, toujours dans le pare brise. Ce film est un vrai bijou d’humour noir / gore et de cynisme. Ce qui le rend si intéressant, et qui manque par exemple cruellement à Cloverfield, c’est l’originalité et le réalisme des personnages. Le film est encré dans une réalité sociale qui fournit un véritable background à l’histoire générale. Les acteurs jouent juste et on se rappelle de chaque personnage, même secondaire. Le décalage absurde entre cet homme coincé dans un garage et la vie de l’aide soignante est soigneusement dessiné. En résumé, je me rappellerai de ce film, il ne rentera pas dans l’immense masse des films qui se ressemblent et que je finis par confondre et oublier.

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Fantastic'Art 2007 : journée du samedi

Kilomètre 31Kilomètre 31

On aurait pu penser, à lire le résumé, que ce film n’avait vraiment aucun intérêt. Et on est donc assez agréablement surpris par ce petit thriller mexicain, qui, certes, manque cruellement d’originalité mais qui se laisse regarder et dont la fin est plutôt réussie. En conclusion : pas trop mal !

The Great Yokai WarThe Great Yokai War

Cette année, le seul film de Miike était hors compétition. Comme à chaque fois, on ne savait pas à quoi s’attendre mais sans doute pas à ça ! On n’avait à peu près tout vu chez Miike, des films de Yakusa aux fables fantastiques étranges en passant par l’horreur et le gore pur, mais on n’avait pas encore vu de films pour enfant… Je précise que cela reste un film pour enfant assez étrange et très Miikéun, mais tout de même un film pour enfant. Le héro a d’ailleurs à peu près 8 ans et se bat contre les esprits du mal en compagnie de Yokai, êtres pour le moins étranges. Film plaisant mais sans doute plus facile à apprécier quand on a une véritable bonne connaissance des croyances et esprits japonais…

Irvin KeshnerHommage à Irvin Kershner suivi de Black Sheep.

Pour être sûr de pouvoir assister à cette séance, nous avions snobé Cry Wolf, ce qui nous a permis de rentrer ranger et prendre toutes nos affaires au chalet et d’arriver à l’avance pour la séance suivante.

Après le beau discours d’Irvin Kershner sur l’émotion partagée au cinéma, la séance de Black Sheep a commencé, illustrant parfaitement son propos. En effet, quand Irvin Kershner a parlé du plaisir du réalisateur d’entendre rire les spectateurs, cela aurait pu directement visé Jonathatan King, réalisateur de Black Sheep.

En effet, celui-ci a du être ravi d’avoir à faire à un public tellement acquis à sa cause des moutons mutants. Toute la semaine, les festivaliers avaient attendu avec impatience le film, comptant même les moutons des autres films. Durant le générique de début, on entendait déjà des bêlement venant de la salle suivis de rire fusés. Le film a, sans surprise, gagné le Prix du Public, ainsi que le Prix Spécial du Jury, à égalité avec Fido. Il faut dire que son humour ovin était tout à fait hilarant, l’inscrivant dans la juste descendante de Brain Dead ou bien même Evil Dead.

Les spectateurs ont non seulement ri, mais aussi applaudi à plusieurs reprise durant le film devant les scènes de moutons carnivores dévorant les humains. Le réalisateur s’est vu demander plusieurs autographes à la fin de la séance et des applaudissements l’ont accompagné lorsqu’il quittait la salle. Un film dont on attend maintenant avec impatience la sortie en Nouvelle Zélande puis en France, pour sans doute le voir devenir culte !

Black Sheep

Petites phrases cultes signées Black Sheep :

« - Bon, cette fois tu m’écoutes et tu ne refais pas le coup de la ferme aux saumons ! - Quoique tu puisses dire : ces poissons sont morts libres !! »

« - Je me suis fait mordre par un hippy bizarre qui ressemblait à un mouton. - Oh non ! Tu vas devenir l’un d’eux !! - Quoi ? Un Hippy ?!!!? - Mais non un mouton ! - Ouf… »

Et sur cette belle réussite, nous terminons notre festival, il continuait bien sûr le dimanche, mais nous devions rentrer le samedi soir, car le dimanche c’était l’avion pour l’Irlande. Nous avons tout même vu 9 des 10 films en compétition, dont les 3 trois qui ont gagné et qui sont aussi les 3 à retenir : Fido, Black Sheep et Den Brysomme Mannen.

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