Le festival commence pour nous jeudi matin dans la petite ville couverte de neige. Après avoir récupérer nos pass à l'espace tilleul, aspergés de la musique mièvre qui se déverse tout le long du festival dans le centre-ville, nous prenons le chemin de l'espace Lac pour notre premier film Rampant de Kim Sung-Hoon. C'est un film de zombies coréen se déroulant à l'époque médiévale. Il souffre de quelques longueurs et de quelques lieux communs mais tient tout de même la route. Il est agréable de voir que ce type de grosse production un peu patapouf n'est pas réservée aux Américains.

Nous traversons ensuite la ville et rejoignons la MCL. Après un déjeuner de pâtés lorrains avalés en vitesse, nous découvrons Cabin Fever, premier film de Eli Roth qui réalisa par la suite la saga des Hostels. L'histoire classique d'une bande de jeunes en vacances dans les bois à qui il arrive des malheurs est plutôt bien menée. Comme dans Hostel, il y a toujours une certaine distance cynique, parfois même de l'humour. On retrouve aussi les éléments gores présents ici sous la forme d'une maladie assez dégoûtante qui ronge la chair de ces beaux jeunes gens. Les images jouent entre l'explicite et le suggéré et nous feraient bien sortir de la salle avec des démangeaisons.

Après cette jolie petite découverte et un goûter au Neptune, nous voilà de retour à l'espace Lac pour les deux films en compétition de la soirée. On commence par Aniara, film suédois entre science-fiction et fantastique. La Terre étant devenue inhospitalière, les humains la quittent pour rejoindre Mars. Un de ces voyages a lieu dans le grand vaisseau Aniara qui ressemble à un centre commercial ou un paquebot de croisière. Mais voilà le vaisseau dévié de sa trajectoire, en perdition dans l'immensité de l'univers. Les trois semaines initialement prévues se transforment en plusieurs années. Si les besoins vitaux des passagers ne semblent pas poser de problèmes imminents (on a fait beaucoup de progrès en autosuffisance dans l'espace), très vite c'est la morosité et même la dépression généralisée. Le film devient donc une belle fable mélancolique et poétique sur la vacuité de l'existence, l'espoir et le vide. Un peu en décalage par rapport au reste de la sélection, il arrive à imposer son rythme et son ambiance.

Nous finissons notre première journée avec The Dark, premier film d'un réalisateur américain. Une jeune fille mort-vivante hante des bois et massacre les visiteurs imprudents pour venger le meurtre dont elle a été elle-même victime. Elle rencontre un jeune garçon aveugle et, lui aussi, victime de sévices (mais toujours vivant, lui). Entre eux se lie une amitié étrange face au monde hostile. Le film a quelques lourdeurs mais reste intéressant, un bon premier pas.