Atelier des saveurs

Pour se remettre en douceur des repas de fêtes, j'ai décidé d’enchaîner sur un restaurant ! C'est mon petit cadeau supplémentaire d'avant Noël, j'ai déjà tout payé grâce à un deal sur groupon : repas pour 4 à l'Atelier des saveurs à Melun, il ne reste plus qu'à réserver. C'est la première fois que je passe par ce système donc j’espère que tout se passera bien !!

Au menu : foie gras ou carpacio, souris d'Agneau ou magret de canard...  Si certains ont déjà testé ce restaurant, j'attends vos commentaires !

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Les Ateliers de Ménilmontant

Hier, samedi, promenade à Paris sous le ciel bleu comme un reste d'été : je vais visiter les ateliers de Ménilmontant qui s'ouvrent au public du 23 au 26 septembre. 80 adresses à découvrir dans le quarter qui expose chacune un ou plusieurs artistes. Une belle façon d'aborder un art contemporain et varié, de rencontrer et discuter avec les artistes. Et les oeuvres ont le bon goût d'être accessibles à un budget limité et nous donnent envie de devenir, nous même, collectionneurs : j'ai vu de petits collages très jolis à 10 ou 20 euros et des plus grands formats entre 100 et 500 euros... Bien évidemment, je n'ai pas eu le temps de tout voir ! Mais j'ai déjà pu faire de jolies découvertes.

Une nature morte d'Eric Fayolle  L'Atelier d'Eric Fayolle

C'est tout à fait par hasard que nous entrons dans l'atelier d'Eric Fayolle qui n'était pas listé dans les ateliers officiels de l'évènement mais qui se trouve dans le même quartier au 154 rue Oberkampf et qui est ouvert plusieurs jours par semaine. Tout de suite, nous sommes séduites par ces étranges images entre photographie et peinture. L'artiste, que nous rencontrons assis devant son ordinateur, nous explique sa démarche : la plupart de ses photos sont imprimées sur des papiers particuliers qui leur donnent cet aspect dessin. Une grande attention est donnée à la couleur et à la lumière pour rendre un effet parfois proche de la peinture classique. Le thème est lui résolument moderne avec, dans ses natures mortes par exemple, des objets communs et actuels qui semblent ici sublimés par l'oeuvre. Mais regardez le jeu des matières sur la photo : ce qui trouble au delà de l'agencement solennel des trois objets, c'est cette bouteille d'huile qui a été recouverte de plâtre avant d'être photographiée. Cela accentue le sentiment que l'oeuvre est une peinture alors que nous reconnaissons par ailleurs une photo. L'objet, dans sa mise en scène, perd sa fonction première et devient étranger à lui même. nous ne voyons plus une canette abimée, mais le métal, la rouille, la couleur... Eric Fayolle vend ses oeuvres en séries limitées et numérotées, vous pouvez les retrouver sur son site web : www.ericfayolle.com.

Hedi Belacel  Collage et peinture avec Hedi Bélacel

Après avoir trouvé un des points d'accueils de l'événement, nous récupérons la carte du quartier numérotée et repérons les artistes que nous avons envide de découvrir. Et nous voilà donc, au 38 rue des amandiers pour admirer dans une petite salle les oeuvres d'Hedi Bélacel. L'artiste reprend d'anciennes photos en noir et blanc, les découpe, les agence, et les retouche à la peinture acrylique. Le résultat est une oeuvre à part entière, empreinte de mélancolie et d'une touche d'étrangeté. La photo originale est plus ou moins visible en fonction de l'oeuvre, elle disparait parfois sous la peinture pour ne réapparaitre que sous la forme d'un visage ou d'une silhouette. L'artiste propose plusieurs formats et en particulier, de petits collage sur carton de la taille d'une carte postale mais qui ont chacun leur identité propre. Malheureusement, l'artiste n' a pas de site web, mais on peut tout de même retrouver certaines de ses oeuvres sur internet, comme sur le blog Soleil.

Tauban  Les pastels de Tauban

Enfin, nous voilà dans le monde coloré de Tauban, au 110 rue des Amandiers. La plupart des oeuvres sont des dessins au pastel, sec parfois mélangé de gras.  Ce sont des compositions abstraites de couleurs dont se dégage un univers propre à l'artiste. On est loin du purement décoratif, la composition de chaque tableau lui est particulière et nous renvoit à sa complexité et à sa profondeur propre. J'ai vu d'autres oeuvres du même type lors de ma balade à Ménilmontant mais seuls les pastels de Tauban m'ont réellement touchée. Vous pouvez voir une sélection de quelques oeuvres sur la page de l'artiste mais trop peu à mon goût...

 

Les ateliers de Ménilmontant sont encore ouverts demain, lundi 26 septembre, donc si vous cherchez une idée de balade à Paris, voilà une belle promenade pleine de découvertes !

 

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Exposition De Nittis au petit palais

C'est un peu par hasard que je visite cette exposition et découvre par ailleurs ce peintre que je connaissais pas. De Nittis est un peintre du XIXème siècle, difficile à classer. Il est résolument de son époque, sa touche le rapproche des impressionnistes mais il suscita moins le scandale et l'indignation. Peut être est-ce pourquoi il suscite à présent moins l'engouement et n'est pas aussi connu que ces contemporains. Sa vie est en effet plutôt bourgeoise et bien rangée, ses peintures sont plébiscitées, en particulier par Edmond de Goncourt dont il est l'ami et qui l'introduit dans le salon de la princesse Mathilde. Un peintre mondain donc, un peintre de salon, c'est ce à quoi il est souvent réduit mais j'ai pu découvrir qu'il était bien plus.

L'exposition est organisée par thèmes et nous offre l'œuvre du peintre dans toute sa variété. Je commence par les peintures représentant la campagne et en particulier son Italie natale. On prend déjà toute la mesure de sa virtuosité, de son amour de la lumière et de son talent à nous la retranscrire. Tout de suite, j'aime ses ciels. Dans chacun de ses tableaux, ils s'imposent comme un élément incontournable. Parfois, ils sont bleus, éblouissants, en contraste avec la route blanche dont on ressent la chaleur étouffante. Souvent, et c'est ce que je préfère, ils sont pleins de nuages, striés de lumière, vivants. On sent qu'il s'intéresse à la forme, à la technique même du peintre pour rendre ces nuages, cette beauté et la partager avec nous mais il y a plus que ça. Il n'est certes pas un "peintre social" mais il peint le monde qui l'entoure, son époque, avec le regard d'un observateur aguerri. Le travail paysan est presque toujours présent dans ces paysages campagnards que ce soit à travers les champs labourés, les meules de foin ou les hommes qui travaillent au bord du fleuve. J'aime surtout cette peinture magnifique qu'est Le train qui passe ou la modernité du train à vapeur contraste avec les deux femmes dans le champs, le tout dans un paysage vaporeux et tourmenté comme il sait si bien les peindre.

Le train qui passe

En continuant l'exposition, je découvre aussi comment il a peint le Vésuve dont il a vu l'éruption. Il y a d'abord les petites peintures représentant le volcan endormi, calme et rouge sous le ciel bleu. Ces peintures témoignent de la modernité et de l'originalité du peintre : la terre et la roche nue dessinées dans le détail de leur géométrie sont à la frontière de l'abstraction. Puis On trouve ces vues impressionnantes du volcan en éruption, de ces nuages de cendres, de ces torrents de lave.

Enfin je découvre les peintures de Paris, celles qui m'ont le plus marquée. Elles sont comme des photos, des instantanés de la ville. Le regard du peintre est partout, notant chaque détail de ce qui l'entoure, captant les regards, les silhouettes, l'atmosphère de la ville. Il mélange très habilement le flou et le détail, la foule et le particulier. Ses thèmes sont modernes : la reconstruction de Paris, les échafaudages des Pyramides ou du Trocadéro. Ses compositions sont audacieuses, comme dans Les ruines du palais des Tuileries où le centre du tableau est laissé vide, à peine crayonné de quelques oiseaux. Au premier plan, un couple modeste dont les regards partent dans deux directions opposées, ouvrant le tableau vers le spectateur. Le regard de la femme sort du tableau, celui de l'homme va vers le chien qui lui-même regarde un couple de femmes élégamment vêtues. On remarque à nouveau le magnifique travail sur la lumière et l'ombre qui imprègne de subtilité l'ensemble des oeuvres.

Giuseppe De Nittis - La place du Carrousel et  les ruines du palais des Tuileries, 1882

Le peintre sait donner de la vie à chacun de ses personnages, capter une attitude ou un regard d'un simple trait. C'est particulièrement impressionnant dans ses nombreuses études, souvent réalisées au pastel, où la ville apparait brumeuse mais croquée dans toute sa justesse. En plus de Paris, il a aussi peint Londres et l'on retrouve le même talent d'observateur, la ville semble vivre devant nous. Enfin, je découvre aussi toutes ces "peintures de salon" pour lesquelles il est si connu. Encore des personnages, des regards perdus, de jolis clairs obscurs, une façon unique de nous faire ressentir les scènes représentées. Il y a aussi des tableaux plus personnels, comme des portraits de sa femme et de son fils. De Nittis est mort à seulement 38 ans, en plein cœur de sa carrière artistique. Son nom reste méconnu, bien loin de Monnet, Degas, ou de ses autres contemporains que pourtant il égale largement. Je termine par cette peinture, Effet de neige, qui résume bien son talent. La femme en noir est dessinée de façon très précise, son visage est délicat, son regard perdu et rêveur. La majeure partie du tableau est consacrée à la neige, là, on retrouve la touche impressionniste, on distingue à peine ce qui est dessiné. Si ce n'était les ombres noires des oiseaux, on pourrait n'y voir qu'une composition abstraite, presque inquiétante.

Effet de Neige, De Niitis

Je vous invite à visiter l'exposition qui est sans doute une occasion unique de découvrir son œuvre : au petit palais jusqu'au 16 janvier 2011.

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