Busan, ou le plaisir de la baignade

Enfin l'eau ! Jusqu'ici nous n'avions fait que des "padang-padang" dans les rivières, mais à Busan nous avons pu profiter de la mer et pas seulement... (padang-padang, adj/verb coréen signifiant ploufplouffer).

Nous choisissons le quartier de Dongnai pour nous installer. C'est le quartier de la source thermal et il est très agréable. Dans la salle de bain de la chambre d'hôtel, un petit bassin privé que nous pouvons remplir avec l'eau de la source. Nous en profitons le soir même pour reposer nos muscles fatigués par trop de grimpette. Avant ça, nous avions mangé de la viande grillée dans un restaurant de la rue et pris des coktails au "The Bar" dont le serveur, malgré un anglais hésitant, était curieux de l'Europe et de la France.

Lundi, notre programme commence par une visite prolongée du grand établissement de spa qui fait la fierté du quartier et de la ville. Sébastien et moi sommes séparés à l'entrée et rejoignons nos vestiaires respectifs. Après m'être deshabillée, je rejoins la partie bain. C'est comme les bains publics que j'ai déjà vus mais en beaucoup plus grand. Un basssin central agrémenté de fontaines trône au millieu de la salle. Il est entouré de tas de plus petits basssins tous de couleurs, températures, formes différentes. Il y a aussi évidemment des douches et des femmes de tous ages se promènent nues, serviette sur la tête et gel douche en bandouillère. Il me faut plus d'une heure pour faire le tour des bassins et saunas (dont certains extérieurs). J'apprécie beaucoup le petit bassin d'eau salée que l'on fait suivre d'un bain au raisin dans une eau rose et bouillonante. J'en profite aussi pour me payer un frottage de peau par une masseuse professionnelle pour nettoyer les peaux mortes.

Après ça, je redescends au vestiaire où je peux enfiler un espèce de pyjama pour rejoindre la "grande zone de repos". Cette partie là est mixte et après l'avoir cherché un peu, je retrouve Sébastien qui m'attend en lisant son livre. Toute la zone tourne autour du grand hall principal où, sur des dalles chauffées, les gens s'assoient et s'étendent alors qu'au mur la télévision diffuse les infos ou des séries quelconques. Il y a un petit bar où je déguste un Misu galu, il y a même un restaurant un peu plus loin. Dans un coin, des ordinateurs avec internet payant. Pendant que Sébastien se connecte je m'adonne à une activité beaucoup plus étrange : le nettoyage de pied ultime ! En effet, on peut demander à mettre ses pieds pendant 20 minutes dans un bassin plein de... petits poissons ! Ces poissons voraces se délectent des peaux mortes et autres saletés, ça chatouille mais c'est très efficace ! (et très drôle aussi...)

On teste ensuite, les différentes salles à thème : la salle froide, la salle à 50°, la salle à 80° (chaud chaud), la salle riche en oxygène ou la salle aromatisée à je ne sais pas trop quoi. Nous n'avons même pas tout vu car il y a aussi des salles de repos et des salles de visionnage de films et bien sûr, en payant, on peut avoir toutes sortes de soins et de massages.

Enfin bon, après près de trois heures on sort enfin du spa : bref retour à l'hôtel avant de repartir pour la ville. On passe d'abord au port pour réserver nos billets pour Jeju puis on rejoint la plage célèbre de Haeundae. Il est bien 17h30 quand on y arrive et comme le ciel est un peu nuageux, elle n'est pas pleine du tout. En pleine ville, elle est coincée entre les grands immeubles et les hôtels de luxe : c'est la plage de prédilection des coréens qui y viennent en masse l'été pour profiter de la mer. Pour une plage de ville, elle n'est pas trop sale et nous nous baignons agréablement dans la mer tiède. La plage est "sur surveillée". Il n'est pas possible de nager au delà d'une petite bande de bouées, très près du rivage à mon goût, et après 18h30 il est tout simplement interdit de se baigner ! Enfin, on a déjà bien profité et nous lisons nos livres en regardant les vagues. Alors que la lumière du jour baisse doucement, les lumière de la ville s'allument et Busan commence à briller de ses milliers d'enseignes lumineuses comme toute ville Coréenne qui se respecte. Nous mangeons près de la plage puis retournons dans notre hôtel profiter à nouveau du bassin chaud pour nous laver du sel et du sable.

Aujourd'hui, nous déposons nos bagages au port puis nous nous baladons dans la ville et son marché aux poissons en attendant le départ de notre bateau ce soir.

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Où sont les temples dans la montagnes, et le chemin ?

Après une nuit à Andong, nous visitons sous la pluie le petit village Hawae : un ensemble de maisons traditionnelles dont beaucoup sont encore habitées. Il pleut toujours quand nous prenons le train pour Gyongju.

En Corée, il y a partout de très nombreux motels qui offrent des chambres à des prix raisonables. Nos critères de choix sont assez limités et nous prenons en général le premier que nous trouvons. Cette fois-ci, nous avons la surprise de trouver dans la chambre un ordinateur connecté à internet !! Bon, il n’y pas de fenêtre, mais on ne peut pas tout avoir...

Je profite du sauna du motel voisin pour me réchauffer de la pluie incessante. J’ai l’impression d’entrer dans un autre monde. Dans les bassins, un groupe de femmes coréennes discutent tranquillement, serviettes autour des cheveux. Certaines ont mis du linge à tremper dans des petites bassines. Dans un des saunas, une télévision diffuse une série locale et une jeune femme couchée lassivement la regarde d’un oeil distrait. Une fois lavée et mes cheveux secs, nous resortons sous la pluie pour profiter un peu de la ville. Après une gauffre gargantuesque, nous parcourons un petit parc parsemé de tombes ancienes marquées par de très gros tallus. L’étang prend une jolie couleur sous la pluie et le paysage, bien que mouillé, est charmant. Nous mangeons le soir dans un restaurant de « cuisine royale » où l’on nous sert à chacun un gros poulet farci au riz dans son bol de soupe chaude.

Le lendemain, nous réservons une nouvelle nuit dans notre motel et partons pour une journée à Namsan. Namsan est une grande montagne au sud de la ville dans laquelle se cachent de nombreux temples et reliques. Dans nos guides, un chemin classique est décrit et l’on nous donne à peu près les mêmes indications à l’office de tourisme. Il faut se rendre à Sangneum, le point de départ de la balade, de nombreux bus y menent. Nous attendons donc à l’arrêt de bus et au moment où nous allions laisser tomber pour un taxi, le bus arrive. Nous rencontrons là le premier chauffeur de bus pas très aimable de Corée. Nous lui indiquons la station et payons le ticket, mais, malgré toute notre attention, nous loupons l’endroit qu’il ne nous a malheureusement pas indiqué. De vielles coréennes, assise devant nous, nous donent des explications confuses (évidemment comme c’est en coréen, c’est toujours confus) et finissent par nous dire de descendre.

Nous sommes véritablement au milieu de nulle part. D’après le nom de l’arrêt de bus, nous pensons être au point final de notre balade et décidons, bon grè mal grè, de la faire dans l’autre sens. Derrière une minuscule épicerie, où nous achetons de l’eau, un petit chemin part vers la montagne.

On commence donc notre ascension. Je ne vais pas très vite mais je m’en sors tout de même à peu près. Après une longue grimpette ponctuée de pause, le chemin devint plus plat et nous avons déjà une jolie vue sur la vallée. On passe à côté d’un restaurant coréen et de petits champs cultivés avant de bivouaquer dans une clairière. Il est 13h30 quand nous repartons avec, à nouveau, toutes nos forces. Nous suivons ce qui semble être notre direction et le chemin commence à descendre. Ce n’est qu’après avoir beaucoup descendu que je suis prise de doutes. Nous croisons des coréens qui semblent dire qu’il faut remonter.

A ce moment là, je commence à desepérer : l’idée de remonter est tout à fait insupportable mais l’idée de quitter la ville sans avoir trouver ces fameux temples est encore pire. On remonte donc et, pour ne pas perdre de temps, je vais beaucoup plus vite qu’à mon habitude. Je suis d’aileurs à bout de souffle et dois tout de même m’arréter pour respirer. A nouveau en haut, un autre groupe de coréens m’offre une bouteille d’eau fraiche (sans doute devant mon air de mort vivante). Mais ils ne sont pas très clairs sur l’endroit où nous sommes ni sur l’endroit où nous devons aller. « Heureusement », un couple descend d’une petite pente et l’homme nous montre sur la carte le chemin que nous devons prendre. Il y a une première montagne à dépasser, puis nous devrions rejoindre une route et redescendre vers la vallée en croisant en chemin les temples et tout le tralala.

C’est donc plein d’entrain que nous reprenons la route. Mais cette première montagne s’avère être un gros problème. Le chemin n’en finit pas de monter, de façon très abrupte, et je suis complètement essouflée. Je dois m’arréter tous les trois mètres pour reprendre ma respiration et j’essaie d’économiser l’eau car nos réserves s’amenuisent. Après cette douloureuse ascension, nous atteignons enfin le sommet où l’on croise les coréens de tout à l’heure (mais par où sont ils passés...). De la haut, nous avons un magnifique panorama sur la montagne et la vallée aux alentours. Au moins, c’est toujours ça de pris.

Nouveau problème, par où redescendre ? Un chemin semble s’imposer et nous commençons à le suivre. Les choses ne se gâtent pas tout de suite, après un début un peu sec, le chemin est assez facile. Il ne descend même pas assez vite à notre goùt (parfois il remonte même) et l’heure avançant , notre inquiétude naît. Il semble que le chemin suive la crète de la montagne et il nous offre d’ailleurs de magnifiques vues. Il se perd parfois un peu dans la broussaille ou les rochers et n’est pas facile à suivre.

Au bout d’un certain temps, commence la vraie descente. Là, c’est pire que la montée, et l’on doit en faire une bonne partie sur les fesses. Au milieu des rochers abruptes, nous ne sommes plus très sûrs de « où est le chemin ». Nous devons descendre très lentement, souvent moi en tête car Sébastien porte le sac et a donc plus de difficultés. Notre plus grande peur est de glisser un peu trop ou de déraper et de nous fouler une cheville ou de nous casser une jambe. A ce moment là, on a vraiment l’impression d’être au millieu de nulle part, dans une nature sauvage et hostile, à dégringoler des rochers glissants. L’ensemble pierreux se termine enfin et nous entrons dans une forêt épaisse. Le chemin est complètement perdu... Sans paniquer, même si l’heure tourne, nous continuons notre descente. Nous trouvons un ruisseau presque à sec qui nous sert de repère et de chemin. C’est plus facile que ce que nous avons vu plus haut mais reste assez aventureux. On marche sur les cailloux en s’accrochant aux branches mais parfois la végétation nous coupe la route. En dehors du lit du ruisseau, le sol est recouvert de feuilles et autres plantes mortes et l’on s’enfonce parfois jusqu’aux chevilles.

Enfin, le ruisseau rejoint une rivière et là, oh miracle, un chemin ! Il y a même une coréenne qui apparait de nulle part ce qui signifie que nous ne sommes pas loin de la civilisation. La rivière est formée de petits bassins et chutes d’eau et son eau est claire est fraiche. Nous ne resistons pas, nous avions pris nos maillots « au cas où » et l’on se trempe donc entier dans l’eau ce qui nous fait le plus grand bien.

Il est 17h30, nous sommes maintenant rassurés, la perscective de dormir perdus dans la montagnes ou d’appeler les secours au millieu de la forêt s’est maintenant éloignée. Il nous faut encore une heure pour terminer le chemin le long de la rivière. Nous arrivons ensuite dans un charmant petit village, épuisés. Nous n’avons aucune idée de l’endroit où nous sommes : nous achetons de l’eau à l’épicerie et rejoignons un arrêt de bus. Le soir, nous mangeons un délicieux bibimbab dans un joli petit restaurant : repas bien mérité ! Et au final, nous n’avons pas vu les temples…

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Première Nuit : Naksan

Nous Voilà dans un cyber café (PC bang) à Sokcho en train d'attendre le bus...

Nous avons passé notre première nuit à Naksan sur la côté est, en face du pacifique...

Sur la route, nous avons traversé le parc national du Seoraksan : montagnes magnifiques noyées dans le brouillard et de grosses averses. A Naksan, les nuages s'étaient un peu dissipés mais il faisait toujours frais. Nous trouvons très facilement un hotel pour la nuit, ou plutôt un Motel (hotel en moins cher). La chambre est très confortable, il y a tout ce dont on peut avoir besoin : du gel douche à la brosse à cheveux en passant par la brosse à dent et la mousse à raser.

Après s'être installés, on sort faire un tour sur la plage encore humide de la pluie récente. Nous nous trouvons face à un pacifique déchainé qui écume en gros rouleaux sur le sable. Il est interdit de se baigner, des coréns en gilets jaunes "Live Guard" sifflent sur tous ceux qui s'approchent un peu trop. Les gens ont les pieds dans l'eau et hurlent dès qu'une vague un peu plus grosse mouille leur vêtements. Nous marchons nous aussi le spieds dans l'eau, qui est à une température idéale ce qui rend encore plus frustrant la non baignade.

Plus tard, nous montons depuis la plage vers le temple "Nakansa", qui domine la mer. Les petites pagodes aux toits bleus se cachent dans les broussailles des colines, entre les montagnes et la mer.

En arrivant au point culminant, nous avons un panorama à 360 degrés des plus magnifiques. Une statue géante est errigée au centre d'une petite place et tout autour, ce n'est que beauté. A l'ouest, le soleil descend sur les montagnes du Seoraksan baignant tout de sa couleur orangée. Au sud, d'autre montagnes s'effacent lentement dans la brûme et le ciel. Et à l'est, bien sûr, il y a la mer et son parfait horizon qui meurt sur la côte en écumes blanches. Nous restons subjugués devant le spectacle et nous regardons le coucher de soleil.

On redescend ensuite pour trouver un endroit où manger (ce qui n'est pas évident car je ne mange toujours pas de poisson et ici, c'est un peu l'aliment de base). Sur le marché à côté de la plage, il y a des stands entiers de poissons séchés...

Le ledemain, nous retournons sur la plage avant de quitter l'hôtel. La nuit n'a pas calmé l'océan et les rouleaux continuent de déferler bruillament sur le sable. On se met tout de même en maillot et, allongés sur le sable, nous laissons mouiller par l'écume.

Après tout ça, nous avons quitté la petite ville pour rejoindre la gare routière de Sokcho où nous attentons maintenant le bus pour Andong.

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