Films de mai

En mai, 5 films !

Scream 4 de Wes Craven

Quand le premier Scream est sorti, j'étais adolescente et j'ai adoré ! Puis, il y a eu le 2, qui m'a un peu déçue, et puis le 3 qui m'a beaucoup déçue. Un 4, si longtemps après, j'avais de grosses appréhensions même si le nom de Wes Craven attisait ma curiosité. Et finalement, quelle bonne surprise ! Évidemment, on ne peut pas attendre plus que ce que c'est, ça reste une grosse production américaine. Mais j'ai trouvé beaucoup d'humour, beaucoup de références du genre avec, beau cadeau, une scène entière de Shaun of the dead. Une belle énergie et un belle note de nostalgie pour un classique de mon adolescence.

Road to Nowhere de Monte Hellman

Un film étrange, plein d'énigmes qui rappelle Mulholland Drive en moins stylisé. Il y a le concept du film dans le film, le réalisateur joue sans arrêt avec la notion de réalité et de fiction. D'ailleurs, la réalité des évènements reste assez vague, nous ne pouvons en avoir qu'une image floue, rien n'est là pour nous donner des certitudes. J'ai aimé ce jeu avec le spectateur, ce labyrinthe inquiétant. Je suis sortie intriguée et séduite.

Minuit à Paris de Woodie Allen

Un agréable film à l'image de son réalisateur porté par un Owen Wilson parfait en gentil ahuri. J'avais un peu peur de l'image carte postale de Paris, mais j'ai trouvé beaucoup d'humour à ce tableau assumé de la ville. Le Paris, du passé ou du présent, n'a rien de réaliste, il n'est là que pour illustrer la tendance nostalgique du héros. Le vrai Paris n'est pas montré, mais on nous suggère qu'il vaut sans doute mieux que ça.

Tree of Life de Terrence Malick

Ce film est assez difficile à juger, chef d’œuvre pour certains, d'un ennui mortel pour d'autres, je comprends les deux points de vue et mon avis est mitigé. Ce que je pense, c'est que Terrence Malick est passé à côté d'un très grand film. Il parvient presque à nous faire avaler sa métaphore du monde et de la vie qu'il amène pourtant avec de gros sabots. Mais il se laisse emporter dans son délire et perd une bonne partie de ses spectateurs. Le début du film, s'il est beau, est trop long. Et vraiment, quand on arrive aux dinosaures, ça ne fait tout simplement aucun sens (en plus, c'est moins beau). La partie sur la famille est magnifique. On retrouve tout le style du réalisateur : les images grandioses, une histoire en ellipse, presque sans un mot mais à travers laquelle les relations se nouent avec justesse et violence. Dommage que le personnage de Sean Penn (adulte) ne soit montré que par flash, on voudrait en voir plus et pas que au milieu des déserts et des fantômes. En conclusion, je dirai : moins de dinosaures et plus de Sean Penn !

La Conquête de Xavier Durringer

Changement de style avec La Conquête, du lyrisme on passe au pur terre à terre. Un peu trop diront certain ? Il y a clairement un choix de réalisation minimaliste : découpage en scènes bien distinctes, plans style téléfilm. Mais je ne trouve pas que ça manque de classe, il y a un cynisme, un humour présent du début à la fin. Évidemment ça tient beaucoup au jeu de Podalydès  qui nous fait un Sarkozy plus vrai que nature. Certains l'ont trouvé trop complaisant, je ne suis pas d'accord, il fait froid dans le dos ! Je dirai juste, ayant découvert que le conseiller qui suit Sarko du début à la fin est Claude Guéant, que lui semble , pour le coup, beaucoup trop sympa !!

 

 

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Films d'avril

En avril, 6 films !

Santiago 73, Post Mortem de Pablo Larrain

Un film étrange, glacial et cruel. Nous voilà dans le Chili de 1973, où Salvador Alliende est renversé par l'armée. Mais ici, nous ne voyons pas de scènes de révolutions, uniquement des rues vides et froides et des corps qui s'entassent. Le personnage principal travaille à la morgue où il rédige les rapports d'autopsie sous la dictée du médecin légiste, morgue bientôt envahie par les cadavres victimes du putsch. Il ne nous inspire pas de sympathie, seulement de la pitié dans sa solitude terne marquée par sa passion pour sa voisine, une danseuse sur le déclin. Un film dénué d'humanité et qui peut déranger,  avec des scènes fortes mais il lui manque quelque chose, un rythme, un battement de cœur.

Tous les soleils de Philippe Claudel

Ce film me laisse perplexe. Je ne peux pas nier qu'il ait énormément de défauts, les acteurs ne jouent pas toujours bien, il y a des problèmes de montage, on dirait presque un mauvais téléfilm par moment ! Mais il est emprunt d'une telle bonne humeur que malgré ses défauts (et la conscience que j'en avais alors même que je le regardais), je l'ai assez apprécié. Il a grand avantage, qui est assez rare chez les films moyens,  qu'il devient meilleur en avançant. Ce qui ne semblait qu'une farce prend un peu de profondeur, certains personnages caricaturaux du début deviennent loufoques et agréables. A la fin, on est sincèrement ému et la musique et le soleil qui nous bercent n'y sont pas pour rien.

Tomboy de Céline Sciamma

Je me souviens de la bande annonce du film, je vois des enfants qui jouent, un petit garçon qui s'amuse, je me dis que c’est bien filmé mais je me demande un peu de quoi peut bien parler le film, et puis la phrase de la mère : "Mais pourquoi tu as dit à tout le monde que tu étais un garçon ?". L'actrice a 10 ans, elle s'est coupé les cheveux pour le film. La réalisatrice a su saisir cette fragilité, ce questionnement à l'age où la différenciation des sexes n'existe que dans le regard que l'on porte. Les enfants ont un jeu très naturel, ce ce sont pas les poupées habituelles des publicités, ce sont de vrais petits gamins avec leurs têtes et leur corps parfois un peu mal foutus, à la frontière avec l’adolescence. Il est incroyable d'avoir réussi à saisir une telle spontanéité sans tomber dans le descriptif, en gardant une tension toute cinématographique. La petite sœur en particulier est incroyable de justesse dans sa féminité de petite fille, dans son sentiment ambivalent face à cette sœur qui joue les grands frères. Beaucoup de tendresse dans ce film, et beaucoup de sensibilité, la découverte du mois, voire de l'année !

Source Code de Duncan Jones

J'avais vu le premier film du réalisateur, Moon, à Gerardmer, petit bijoux de science fiction. Ce film-ci reste beaucoup plus formaté pour répondre aux exigences des grosses productions. Mais il garde tout de même un certain charme étrange et un scénario bien ficelé. L'acteur principal fait beaucoup pour la réussite du film et malgré une fin un peu décevante et des explications tordues, on prend plaisir à le voir.

Ha ha ha de Hong Sang Soo

Deux amis se retrouvent après un séjour dans leur ville natale, ils y ont été en même temps mais ne ce sont pas rencontrés. Ils se racontent chacun leur voyage, et le spectateur découvre alors qu'ils ont en fait passé leur temps à se croiser et à voir les mêmes personnes, mais eux même n'en savent rien. Nous sommes donc les seuls à avoir l'histoire au complet, passant d'un récit à l'autre, connectant les fils. Bien sûr, c'est un exercice qui peut se révéler fastidieux et certains n'ont peut-être tout simplement rien compris ! Mais une fois, le trouble passé, le jeu est amusant, les personnages se croisant et s'évitant, le spectateur comme une petite souris se glissant derrière le mur. Rien de bien profond, juste un effet un peu envoutant, comme un léger tourbillon...

Le Mépris de Jean-Luc Godard

Et pour finir mon mois de cinéma, je vais voir Le Mépris, diffusé à la ferme lors d'une soirée spéciale. Ça me permet de découvrir ce réalisateur culte qu'est Godard et que je connais très mal. Le film nous est présenté, ce qui me permet de faire un rattrapage express sur les théories de Godard et de la nouvelle vague (ça reste tout de même encore assez flou). J'ai surtout apprécié le ton assez étrange qu'utilise le conférencier pour parler de Godard, il rend hommage à son talent tout en nous donnant l'image d'un personnage très particulier et plutôt antipathique !  Le film en lui même est intéressant, des longs plans ensoleillés sur des personnages victimes de ce qu'ils sont mais incapables d'aller contre. Brigite Bardot n'est pas qu'une simple poupée, bien qu'elle ne joue que ce qu'elle est (visiblement, c'est ce que  cherchait Godard), elle semble frappée par le mépris qu'elle ressent comme d'une maladie désagréable mais qu'elle accepte à contre cœur. Et puis, il y a tout ce truc du film dans le film et ces plans figés de statues grecques un peu effrayantes. Un film troublant, et que je suis contente d'avoir vu.

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Films de mars

En mars, 4 films !

True Grit des frères Coen

C'est toujours agréable de voir un film des frères Coen et je manque rarement une sortie. Ils nous étonnent ici avec un genre assez éloigné de leur registre habituel : le western. Mais on retrouve leur griffe dans leurs personnages, "beautiful losers" tels qu'ils savent si bien les peindre. Le western n'est pas mon genre de prédilection, mais j'ai pris plaisir à ce film : tout tient grâce à la jeune fille, très bonne actrice, pleine de malice de courage.

Avant l'Aube de Raphaël Jacoulot

Je ne ne connais pas ce réalisateur dont le premier film semble être passé inaperçu. Mais Avant l'aube me donne envie de le découvrir : un film inquiétant à la réalisation tendue, mené par une magnifique direction d'acteurs. Jean-Pierre Bacri est excellent : il arrive à nous rendre sympathique son personnage objectivement odieux. Le jeune Vincent Rottiers est parfait en gamin paumé. Leur relation est dessinée par petite touche dans toute sa subtilité et son ambiguïté. Vraiment, une belle surprise et un réalisateur à suivre.

Une Pure Affaire de Alexandre Coffre

On change de style avec Une Pure Affaire, agréable comédie française qui nous change un peu des niaiseries habituelles. La qualité tient beaucoup à l'acteur principal, François Damien, et à tout son génie comique plein de simplicité. Le scénario, bien que prévisible, ne tombe pas dans la bêtise habituelle et continue de nous divertir jusqu'à la fin. Un film sans grandes prétentions mais qui de déçoit pas.

Fighter de David O. Russell

Le film raconte l'histoire vraie de deux boxeurs, demi-frère, Micky Ward et Dicky Eklund. Mais tout comme Black Swan n'était pas tout à fait un film sur la danse, Fighter n'est pas tout à fait un film sur la boxe. Bien sûr, il y a de magnifique scènes de combat, pleine du suspense qu'on peut attendre dans ce genre d"histoire. Mais le film nous montre surtout une famille, un milieu populaire d'une petite ville industrielle américaine. On comprend la gloire et la chute de l'ainé, les difficultés du cadet, la mère étouffante, les illusions perdues. La boxe est là comme une damnation et un salut avec tout son rituel plein de paillettes et ses amères défaites.

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