Etrange Festival : Confessions

Deuxième film de notre planning, Confessions auquel nous assistons vendredi soir, directement après The Divide. C'est un film japonnais où une jeune professeur accuse ses élèves d'avoir tué sa fille. J'imaginais quelque chose dans la veine de Battle Royale et j'ai été un peu déroutée et étonnée par le style. La première partie est celle qui m'a semblé la meilleure : on y voit une classe déchainée à travers laquelle marche le professeur, une jeune femme, qui parle d'une voix monotone. Si elle commence par vanter les bienfaits du lait, elle dérive vite sur sa vie privé, puis sur la mort de sa fille et enfin finit par accuser ouvertement ses élèves, toujours d'un ton calme et posé. La classe est une masse qui semble mue d'une vie propre et qui réagit au propos du professeur par un mouvement global et désordonné. La réalisation est très hachée, entrecoupée de plan sur les textos que s'envoient les élèvent : pas toujours traduits et donc difficiles à suivre.

Cette première demi-heure aurait pu faire un moyen métrage à elle seule mais le film continue. On garde le même style rythmé et haché et l'on suit à travers des témoignages le devenir de la classe et des assassins. Ce qui ressort, c'est le clivage qui existe entre le monde adolescent japonais et celui des adultes. Il semble n'y avoir aucune communication possible : les parents et professeurs restent impuissants face à une masse foncièrement hostile et qui évolue dans son univers propre. La cruauté de cet univers apparait aussi à travers les persécutions que subissent les assassins. Malheureusement, les personnages ne sont pas traités de façon assez fine et le scénario parait caricatural. Les rebondissements et révélations successives alourdissent l'histoire qui manque d'une réelle tension dramatique. On ne voit qu'un foisonnement de couleurs, de coupures et d'effets plus fatigants qu'intéressants. Enfin bref, si le film a clairement des trouvailles et des atouts, il ne m'a pas convaincue et j'en sors lassée et non curieuse.

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Etrange festival : The Divide

Avec la rentrée arrive l'Etrange Festival au forum des images qui me donne envie de me replonger dans ma passion pour les films horrifiques et qui me console grandement du retour prochain de l'automne. Évidemment, j'ai toujours plein de choses à faire à cette période et il est difficile de profiter complètement de l'événement. Mais j'ai tout de même réussi à me concocter un petit programme de 5 films sur les dix jours de festival.

Je commence par le film d'ouverture, The Divide, de Xavier Gens projeté dans la grande salle de 500 places pleine de tous ces cinéphiles un peu barrés, spécialistes des films de genre. Avant d'assister au film, on a le droit au discours de Jean-Pierre Mocky, au ton décalé, puis à la projection d'un excellent court métrage néerlandais, Sucre, pour nous mettre dans l'ambiance.

Xavier Gens est un réalisateur de genre français ce qui en soi fait qu'on s'intéresse à ce qu'il réalise. De lui, j'ai vu Frontière(s) qui m'a principalement déçue mais ne m'a pas découragée définitivement. Il a aussi eu une aventure peu concluante à Hollywood avec Hitman mais là encore, ce n'est pas vraiment assez pour juger de son talent. Ici, il nous offre un film à très petit budget, série B tournée au Canada et qui a bien failli de jamais voir le jour. Il a fallut que les parents du stagiaire régie bouclent le budget du film en rajoutant les 2 millions de dollars qui manquaient (visiblement, ils avaient très envie que leur fiston trouve un stage pour l'été). Mais après le carcan hollywoodien, Xavier Gens a visiblement apprécié la liberté que lui offrait le cinéma indépendant.

Je me suis disputée sur ce film avec Seb qui le rangeait sans hésitation dans la catégorie des navets irrécupérables. Eh bien, non, je ne suis pas d'accord, moi j'ai pris plaisir à regarder The Divide que j'ai trouvé bien mieux que Frontière(s). Si les faiblesses du scénario me sont apparues après coup, j'ai tout de même réussi à y croire le temps du film, à rentrer dans l'ambiance. C'est un huis clos sur fond de catastrophe nucléaire, entre le survival et la SF. Il y a des scènes très réussies comme celles où des hommes en combinaison blanche avec des fusils entrent dans la cave où sont retranchés les survivants égarés. Certes si Xavier Gens s'en sort très bien techniquement, on retrouve les mêmes défauts que dans Frontière(s) : un scénario qui flanche et une direction d'acteurs pas toujours au top. Le film manque de choix clairs sur la direction à prendre et l'évolution des personnages est à la fois un peu convenue et pas toujours crédible (même si, à vrai dire, ce sont des réflexions à posteriori, ça ne m'a pas choquée pendant que je regardais). Les personnages manquent d'une profondeur qui donnerait un vrai sens à leurs relations et à leur folie et qui serait salutaire pour le type de huis clos que le réalisateur a voulu nous montrer. Reste un film sombre qui arrive à tenir la route jusqu'au bout et à conserver une noirceur authentique et inquiétante. J'espère qu'il permettra à Xavier Gens de continuer sa carrière car j'attends encore de lui le film qui permettra de le considérer comme un réalisateur de talent : encore un effort !!

 

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Films de juin

Comme j'ai passé une bonne partie du mois de juin en vadrouille, je n'ai vu que deux films !

La Solitude des nombres premiers de Saverino Costanzo

Voilà la version film du livre que j'ai lu il y a un moment déjà et dont j'avais laissé une critique sur ce blog. J'ai apprécié l'adaptation qui prend le parti de développer le côté sombre du livre. La réalisation rappelle les codes du Giallo italien avec ses musiques et ses couleurs criardes, elle nous plonge efficacement dans l'ambiance du début des années 90 où se déroule une partie importante du film. Comme pour le livre, c’est l'enfance et l’adolescence qui sont le mieux réussies, la fin qui se concentre sur la vie adulte traine un peu et aurait mérité un montage plus court. Dommage, car c'est un film de qualité.

Le Complexe du Castor de Jodie Foster

Un film de Jodie Foster avec Mel Gibson, j'avoue que ça me faisait un peu peur, surtout vu le thème étrange : un homme profondément dépressif ne s'exprime plus qu'à travers une marionnette. J'ai été agréablement surprise. Le film reste assez convenu, mais le jeu de Mel Gibson est très convainquant. A travers lui, on explore la folie d'une façon originale et touchante. Les personnages secondaires, dont Jodie Foster elle même, sont eux aussi intéressants et bien développés. C'est à la fois dérisoire et tragique, sans drame ni happy-end.

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